Retraites : Hollande et le PS coupables de légèreté

Publié à 18h27, le 15 décembre 2011 , Modifié à 17h02, le 17 décembre 2011

Retraites : Hollande et le PS coupables de légèreté
Martine Aubry et François Hollande le 23 novembre dernier au 94e congrès des maires de France. (Maxppp)

Nouveau cafouillage au PS, cette fois-ci autour de la délicate question du retour de l'âge légal de la retraite à 60 ans. Qui faut-il blâmer ? Le candidat Hollande ou le projet concocté par Martine Aubry ? Les deux pour notre blogueuse Delphine Dumont, qui prédit déjà à la gauche un printemps 2012 qui déchante...

  1. Hollande recule devant l'évidence

    L'Histoire a retenu la Retraite de Russie comme étant un échec monumental alors que la réalité est un peu plus complexe. Napoléon avait battu l'armée russe et conquis Moscou avant de se retirer, vaincu par l'hiver. Le programme en mutation permanente de François Hollande résistera-t-il à l'hiver ? Les revirements incessants sur l'âge de départ en retraite augurent mal d'un printemps triomphant...

    Fin mai 2011, le projet du PS promet la retraite à 60 ans pour tous et l'âge de départ sans décote à 65 ans. À l'époque, François Hollande précisait même : "Vous aurez le droit de partir à 60 ans. Vous n'aurez pas le taux plein si vous n'avez pas fait vos 41 années de cotisation". Pendant l'un des débats de la primaire socialiste, Martine Aubry avait forcé son opposant à reconnaître qu'il faudrait peut-être revenir sur l'âge légal. Deux mois plus tard, c'est fait, François Hollande change de version.

    Que faut-il en penser ? Que le programme PS n'a aucune valeur ? Que la parole de François Hollande ne vaut rien ? Que le Parti socialiste ne sait pas où il va ? Un peu tout ça à la fois ? Quoi qu'il en soit, ce revirement est inquiétant. On a l'impression que les concepteurs du projet PS pensaient que personne ne vérifierait la faisabilité des mesures.

    Malheureusement pour eux, les temps changent. Les journalistes se sont mis au fact-checking , ou vérification des faits dans un temps très court, ce qui rend impossible les approximations et les affirmations fantaisistes.

    Ensuite, Internet est entré dans les mœurs. Avec sa mémoire infinie, les archives sont aussi colossales que bien indexées. Avec les blogs et autres plateformes d'expression, aujourd'hui, la voix du plus humble contradicteur peut être entendue.

    Enfin, avec ses multiples outils, Internet permet de comparer les déclarations, calculer les coûts des propositions et estimer leur faisabilité. Sur Twitter mercredi, un militant de droite lançait le hashtag #HollandeRenonce pour se moquer des revirements du candidat sur la retraite.

    Immédiatement, le hashtag a été repris pour pointer d'autres reculades et nul doute qu'il ressortira à la moindre hésitation future. Visiblement, le projet PS a été préparé avec la plus grande légèreté par des gens plus soucieux de séduire que de convaincre. Aujourd'hui, il se fendille déjà et déçoit ceux qui y ont cru, plus de quatre mois avant l'élection ! La sanction risque d'être lourde...

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  2. Ce qu'il faut savoir sur le sujet

    Sur RTL

    Ci-dessous, les déclarations de François Hollande qui ont (re)lancé la polémique.

    EXTRAIT

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    "

    Ceux qui ont commencé leur vie professionnelle à 18 ans, qui ont fait 41 années de cotisations, 42 ans pourront partir à 60 ans. Ceux qui n'ont pas leur durée de cotisations, ne le pourront pas.

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