Roms : les associations reprochent à Valls de "légitimer la xénophobie"

Publié à 19h36, le 15 mars 2013 , Modifié à 19h47, le 15 mars 2013

Roms : les associations reprochent à Valls de "légitimer la xénophobie"
Une opération policière dans un camp de roms en février 2013. (MaxPPP)

COLERE - Les associations de défense des Roms sont très remontées contre Manuel Valls. Le ministre déclare notamment dans les colonnes du Parisien jeudi 13 mars : "Je le redis, je partage ce que m’a dit le Premier ministre roumain : 'Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner'". "Il faut faire respecter la loi en démantelant le maximum de camps de Roms insalubres" dit-il également, le même jour, dans Le Figaro.

Ce vendredi, cette fois-ci dans Libération, Manuel Valls reproche explicitement aux Roms de ne pas "souhaite[r] s'intégrer dans notre pays".

> Sélection parmi les réactions outrées : 

Pour Laurent El Ghozi, cofondateur du collectif Romeurope - qui rassemble une trentaine d'associations dont Médecins du Monde, la Ligue des droits de l'Homme et le Secours catholique -  avec ces déclarations, Manuel Valls "légitime la xénophobie, le rejet de l'autre, voire le racisme" contre "une population désignée en fonction de son origine ethno-raciale présumée".

Selon lui, Manuel Valls "prépare 2017", la prochaine élection présidentielle, "et utilise les Roms comme boucs émissaires".

Dans un communiqué, l'association La Voix des Romsétablit elle aussi un parallèle entre l'ambitieux ministre de l'Intérieur et l'ancien président de la  République : 

Cette interview de M. Valls est de mauvais augure.

Elle annonce un durcissement de la politique à laquelle nous assistons depuis 2003, lorsque M. Sarkozy devint ministre de l’Intérieur.

Une politique qui refuse la conciliation.

"Qu’on arrête la démagogie", demande la Voix des Roms, et "qu’on commence à travailler réellement avec ces personnes", qui "veulent mener une vie normale en travaillant, en allant à l’école, en ayant un logement décent comme tout un chacun".

"Ceux qui disent le contraire ne sont pas seulement des menteurs, mais aussi des irresponsables dangereux pour la paix et la cohésion sociales", assène l'association.

Pour SOS Racisme, "il s’agit surtout de s'inquiéter du devenir des occupants, dont de nombreux enfants, des camps promis au démantèlement, et demande à ce qu'ils soient relogés dans des structures adaptées afin que soit assurée correctement leur sécurité et leur dignité la plus élémentaire".

Enfin, la Ligue des droits de l'homme"invite le gouvernement à inscrire son action dans le respect des droits fondamentaux et de la dignité des personnes".

En 2012, la France a expulsé 12.800 Roumains et Bulgares, sur un chiffre record de près de 37.000 reconduites à la frontière, selon des chiffres de l'Intérieur. 

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