Sans rire, un porte-parole du PS présente son parti comme "la première force d'opposition à Macron"

Publié à 07h06, le 02 octobre 2017 , Modifié à 07h40, le 02 octobre 2017

Sans rire, un porte-parole du PS présente son parti comme "la première force d'opposition à Macron"
Karim Bouamrane © PATRICK KOVARIK / AFP

C'EST CELA OUI - La méthode coué et la langue de bois sont bien en place au PS. Ainsi est-on prié de croire que la pléthorique direction collégiale du Parti, qui a été maintenue samedi 30 septembre jusqu'au prochain congrès, est une superbe preuve de force "collective" et une vraie "différence" par rapport aux autres partis dominés par un leader écrasant, telle La République en marche d'Emmanuel Macron. Certains cadres socialistes tentent même sérieusement d'installer l'idée que le parti au poing et à la rose serait le premier opposant de l'exécutif.

C'est ce que fait Karim Bouamrane dans Le Figaro lundi 2 octobre. Porte-parole du PS, il balance avec conviction :

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Nous sommes la première force alternative à Emmanuel Macron.

 

"

Ah, bah première nouvelle. Car depuis les 6,3% de Benoît Hamon à la présidentielle (derrière Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon) et le maintien de seulement 31 députés PS aux législatives, ce sont plutôt la France insoumise et Les Républicains non "constructifs" qui incarnent l'opposition, le Front national ayant quant à lui toutes les peines du monde à se rendre audible, sans groupe parlementaire et englué qu'il est dans ses règlements de comptes.

Au soir des élections sénatoriales et du maintien surprise de quelque 80 sénateurs PS, le même Karim Bouamrane saluait ce résultat inespéré en présentant les troupes PS au Sénat comme "le premier groupe d'opposition parlementaire de gauche". La formule était déjà là, mais en moins ronflante. Quelques jours plus tard, le PS dénonçait dans un communiqué le fait que Jean-Luc Mélenchon ait été invité par L'Émission politique de France 2 pour débattre face à Édouard Philippe : "Le Parti socialiste regrette ce choix qui participe à installer l’idée qu’il n’y aurait qu’une seule opposition dans le pays [...]. Il est temps de cesser d’alimenter ce petit jeu d’une majorité qui choisit son opposition et d’une opposition qui se rêve unique et solitaire." Traduction : nous aussi on veut s'opposer.

Pour rappel, seuls 5 députés Nouvelle gauche (nouveau nom des socialistes à l'Assemblée) avaient voté contre la confiance au gouvernement Philippe début juillet, 23 préférant s'abstenir et 3 votant carrément "pour". On a vu plus frontale, comme opposition...

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