Une question sur le chômage ou sur l’éventualité d’une victoire socialiste ? Nicolas Sarkozy répond par la menace espagnole. La France pourrait devenir comme l’Espagne, explique-t-il. Et cela commence à énerver de l’autre côté des Pyrénées.
"Regardez en Espagne, sept années de gouvernement socialiste et ils doivent quémander, comme la Grèce, sur les marchés financiers", avait déclaré le président de la République à Caen. "Un non sens", pour le ministre espagnol de l'Economie.
"Vous voulez la gauche? Vous aurez la Grèce, vous aurez l'Espagne"
Les déclarations de Nicolas Sarkozy à l’encontre de l’Espagne commencent à agacer nos voisins espagnols. Le candidat de l’UMP a fait de la politique publique de ce pays un contre-exemple.
En meeting à Caen, il a mis en avant la mauvaise gestion des déficits publics, pointé le fort taux de chomage et à menacé la France du même sort en cas de victoire socialiste :
Mais du côté espagnol, ces critiques ne passent pas très bien. La presse s’empare du sujet et couvre les déclarations de Nicolas Sarkozy avec une attention particulière :
- El Pais : “Regardez l’Espapgne après 7 ans de socialisme”
- El Mundo : “Sarkozy charge contre l’Espagne de Zapatero ‘la formule à éviter’”
- Publico : “Sarkozy fait encore référence à l’Espagne contre le socialisme”
Résultat, le PS espagnol demande au PP (droite espagnole, au pouvoir actuellement) de critiquer ces positions. Soraya Rodriguez, porte-parole des députés PS estime que Mariano Rajoy, chef du gouvernement, de défendre l'Espagne au niveau international.
A droite, Luis de Guindos, ministre de l’économie, a jugé que le parallèle fait par Nicolas Sarkozy entre l'Espagne et la Grèce était "un non-sens" et que les paroles du président de la République sont le fait de la campagne.
La présidente de la commission des affaires économiques du Congrès a également estimé que le candidat de l'UMP n’aurait pas dû comparer l’Espagne et la Grèce mais déclare que les mots de Nicolas Sarkozy sont une critique de la gestion socialiste. Pour elle, dans le viseur du président-candidat, il n'y a qu'un nom : José Luis Zapatero.
Quand Sarkozy félicitait Zapatero
En pleine campagne, Nicolas Sarkozy met l'Espagne en contre-exemple. Pour lui, les sept années de socialisme de Jose Luis Zapatero sont ce qu'il ne faut pas faire. En cas de victoire de François Hollande, le candidat de l'UMP promet à la France de devenir comme l'Espagne ou la Grèce. Il vise particulièrement la politique menée par l'ancien chef de gouvernement espagnol.
Mais il y a un an, alors qu'il était en visite de l'autre côté des Pyrénées, Nicolas Sarkozy tenait un discours différent. A l'époque, il félicitait José Luis Zapatero. Le président de la République lui avait fait parvenir une lettre, encore disponible sur le site de l'ambassade de France à Madrid.
Sur cette lettre, on peut lire :
Señor Presidente,
[...]
Saludo las fuertes decisiones que se han tomado bajo su autoridad en los últimos días, incluyendo la restructuración del sector bancario y la reforma del sistema de pensiones. Estas decisiones valientes refuerzan la competitividad de la economía española y la estabilidad de su sistema financiero.
Rindo homenaje a la valentía y a la determinación que muestran usted y su Gobierno. Sabe que puede contar con el apoyo total de Francia.
Estos esfuerzos representan una importante contribución para una eurozona más convergente, más estable y más fuerte, por la que abogo.
[...]
Nicolas SARKOZY
En version française :
Monsieur le Président,
[...]
Je salue les décisions fortes qui ont été prises sous votre autorité ces derniers jours, y compris la restructuration du secteur bancaire et la réforme du système des retraites. Ces courageuses décisions renforce la compétitivité espagnole et la stabilité de son système financier.
Je rends hommage au courage et à la détermination qui vous montrez, vous et votre gouvernement. Vous pouvez compter sur le soutien total de la France.
Ces efforts représentent une contribution importante pour une zone Euro plus convergente, plus stable et plus forte.
[...]
Nicolas SARKOZY