Dimanche, Marine Le Pen a accusé Nicolas Sarkozy de faire campagne "sur le dos des Français". Au Parti socialiste, Benoît Hamon et Pierre Moscovici ont eux dénoncé "le meeting que s'offre le Président à Toulon (prévu jeudi pour un discours sur l'Europe et la crise, ndlr) avec l'argent du contribuable"... La polémique monte. Nicolas Sarkozy profite-il des moyens de l'Etat pour faire campagne en vue de 2012 ? Le Lab démèle (avec vous) le vrai du faux.
Sarkozy (déjà) en campagne : la polémique monte
A sa gauche et à sa droite, Nicolas Sarkozy se voit reproché de faire déjà campagne tout en bénéficiant de son statut de Président et des moyens fincanciers qui vont avec la fonction.
- Marine Le Pen, invitée de Radio France Politique dimanche, a dénoncé la "malhonnêteté" de Nicolas Sarkozy.
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C'est mal, c'est malhonnête à l'égard des Français. Il avait disparu des écrans radars pendant des mois et des mois et là, chaque jour il fait un discours ou passe au 20 heures ! Qu'il dise clairement qu'il est candidat et qu'il soit soumis aux mêmes règles que les autres.
"- Le porte-parole du Parti socialiste, Benoit Hamon, s'est interrogé lundi sur le coût du déplacement du président à Tricastin vendredi 25 novembre pour parler nucléaire. Voir la video :
Mercredi, lemonde.fr publie en exclusivité la lettre qu'a envoyée Benoit Hamon à la Commission des Comptes de campagne.
- La veille, Pierre Moscovici a déclaré sur France Inter que le Président allait s'offrir jeudi à Toulon (où Nicolas Sarkozy est attendu pour prononcer un discours) "un meeting aux frais du contribuable".
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Ce discours à Toulon ce jeudi ce sera celui d'un candidat président. Il est invraissemblable que le président s'offre de tels meetings aux frais du contribuable.
"Pour l'Elysée, la situation est normale
Sur Elysee.fr
Du côté de l'Elysée, on est formel : la Cour des comptes veille au grain comme pour toutes les dépenses du président. Anticipant la critique, le cabinet du Président a publié une video didactique "Comment sont payées les déplacements présidentiel?" ''(non exportable).
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Les charges liées aux déplacements, internationaux et nationaux, représentent 19,25 % des dépenses. Ce poste comprend le remboursement au Ministère de la Défense des frais de transport à bord des avions militaires utilisés pour les voyages du Président. Les déplacements ont été multipliés par trois par rapport au mandat précédent en raison de l'activité intense déployée par le Président.
"Les mêmes critiques contre le ministre Sarkozy en 2007
Sur Liberation
Lors de la campagne de 2007, Ségolène Royal et François Bayrou avaient attaqué Nicolas Sarkozy sur le même sujet. Nicolas Sarkozy était candidat à l'élection présidentielle tout en étant ministre de l'Intérieur.
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Le président de l’UMP a fait face, durant des semaines, au feu roulant des socialistes qui l’attaquaient sur "l’utilisation des moyens de l’Etat", notamment pour les voyages de campagne, mais aussi sur "l’instrumentalisation" d’un service relevant de son ministère, les Renseignements généraux. "Moi, je ne fais pas campagne avec les moyens du ministère de l’Intérieur", avait lancé en février Ségolène Royal, candidate PS à l’Elysée.
"La polémique avait pris fin quand Nicolas Sarkozy avait quitté son poste de ministre le 26 mars 2007. Le président s'était conformé à une instruction de Dominique de Villepin demandant à tous ses ministres de ne pas effectuer de déplacement dans l'exercice de leurs fonctions à partir de cette date. Avant chaque élection présidentielle, expliquait alors TF1 , chaque Premier ministre demande à ses ministres de restreindre ses déplacements au minimum.
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Dans une lettre datée du 22 décembre (lettre type envoyée avant chaque élection), le Premier ministre écrivait : "Il est d'usage que les membres du gouvernement s'abstiennent de se déplacer dans l'exercice de leurs fonctions à l'approche de l'élection présidentielle. Je souhaite que vous vous conformiez à cet usage à compter du vendredi 23 mars 2007. Si de tels déplacements vous apparaissent néanmoins indispensables, mon accord préalable sera requis".
"Que dit la loi ?
Sur Vie Publique
Chaque candidat à l'élection présidentielle doit archiver scrupuleusement ses frais dans un carnet de comptes de campagne, qui ne peut pas être tenu par lui.
Pour un candidat-président, même topo : il doit noter les frais liés à sa campagne. Les frais liés à son activité de président ne sont pas considérés comme des frais de campagne la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). (Voir la photo ci-dessous, extrait de l'édition 2011 du Guide du candidat et du mandataire ).
Si elle estime qu'un président sortant profite du budget de l'Elysée pour faire ouvertement sa promotion, la Commission nationale des comptes de campagne peut décider de ne pas défrayer le candidat. Si entre-temps le candidat a été élu, l'immunité présidentielle n'est pas applicable.
Lire le guide du candidat et du mandataire en entier
BLOG : le coup de gueule de Yann Savidan
Sur Yann-savidan.com
Le blogueur de gauche, Yann Savidan, publiait dès samedi 26 novembre un billet expliquant que le président était en campagne, et que cette campagne était financée avec l'argent de l'Elsyée.
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Lorsque le Président de la République est en déplacement officiel ou reçoit à l'Elysée pour exprimer la parole du gouvernement sur tel sujet ou problématique, il est complètement dans le cadre de sa fonction. Lorsque comme la semaine dernière, il accueille dans son Palais, industriels et financiers pour tirer à boulets rouges sur François Hollande et sur EELV, la question de sa légitimité à tenir de tels propos dans un cadre officiel se pose. Est-ce le candidat ou le Président qui reçoit au frais de la République ?
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