Nicolas Sarkozy est en retard dans les intentions de vote. Dernier en date : un sondage Ipsos qui explique que François Hollande arriverait largement en tête aux deux tours de la présidentielle. Mais d'autres chefs d'Etat avant lui ont réussi à remonter une pente qui paraissait insurmontable. Notre éditorialiste Olivier Duhamel revient sur des miraculés de l'élection…
Bush et Schröder : 2 précédents trompeurs
Nicolas Sarkozy et ses amis sont gourmands d'exemples de leaders ayant remporté des élections qu'ils risquaient fortement de perdre. Deux exemples sont souvent cités - et bien analysés par Gérard Courtois dans Le Monde daté d'aujourd'hui : le chancelier allemand Gerhard Schröder, vainqueur sur le poteau en 2003, et George W.Bush, réélu en 2004.
L'un comme l'autre ont bénéficié d'événements exceptionnels. Pour Bush, la deuxième guerre d'Irak, qu'il a déclenchée en mars 2003 (et à laquelle Schröder s'est opposé). Pour ce dernier, des inondations dramatiques à l'occasion desquelles il s'est démené.
Nicolas Sarkozy ne peut guère déclarer la guerre à la Syrie. Ni provoquer des catastrophes naturelles. Reste une aggravation terrible de la crise en Europe, mais aucun des dirigeants qui le soutiennent ne peuvent aller jusqu'à la provoquer...
Sarkozy, joue-la comme ...
... Schröder :
Le chef de l'État a annoncé une série de mesures concernant l'emploi, le logement et la compétitivité. Et à en croire les observateurs de la scène politique, Nicolas Sarkozy compte s'inspirer des réformes drastiques lancées en 2003 par le chancelier allemand Gerhard Schröder.
... Bush :
Nicolas Sarkozy ne va pas seulement s'inspirer du chancelier allemand Gérard Schröder. Il compte aussi copier la campagne de réélection du président américain George W Bush en jouant le peuple (mot prononcé cinq fois dans son intervention de mercredi soir) contre les élites. Sarkozy l'américain, le retour.