De quoi le mariage pour tous est-il le nom ? S'agit-il d'une question de droits des citoyens devant une "institution" républicaine ? Pas forcément, selon Nicolas Sarkozy. Car pour l'ancien chef de l'État, tout ce débat sur l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe peut se résumer à des discussions autour de "la vie sexuelle" des uns et des autres.
Sur le plateau de L'Émission politique sur France 2 jeudi 15 septembre, le candidat à la primaire de la droite est interrogé sur la loi Taubira, lui qui avait promis de l'abroger avant de réaliser un revirement total sur le sujet. Et survient ce dialogue :
"- Nicolas Sarkozy : Vous me parlez du mariage homosexuel, du mariage pour tous. C'est un sujet très difficile, très privé - jamais d'ailleurs j'aurais pu imaginer qu'on parle autant de la vie sexuelle dans le débat politique.
- Léa Salamé : On parle des droits, on parle pas de la vie sexuelle.
- Nicolas Sarkozy : Si.
"
Alors qu'en fait, non.
Le "débat politique" s'était surtout concentré (et se concentre encore) autour de quelques questions qui ont cristallisé les tensions, comme la "préservation" du mariage en tant que "ciment" de la société et de la famille (tel que le présentaient certains opposants à la loi), le droit de la filiation dans le cadre de l'adoption par des couples homoparentaux, l'égalité des citoyens face à la loi sans considération pour leur orientation sexuelle...
Des enjeux de société tout ce qu'il y a de public quand "la vie sexuelle" renvoie seulement à des pratiques privées des individus. Mais Nicolas Sarkozy, lui, réduit ce débat à un *simple* statut de sujet "très privé". Disons que c'est une manière de voir les choses...
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