Sarkozy président, un ministre mis en examen ne devra pas démissionner

Publié à 00h04, le 16 septembre 2016 , Modifié à 00h08, le 16 septembre 2016

Sarkozy président, un ministre mis en examen ne devra pas démissionner

Nicolas Sarkozy est mis en examen (deux fois) et candidat à la présidence de la République, via la primaire de la droite. Et contrairement à ce que peut dire François Fillon à ce sujet, l'intéressé ne voit pas où est le problème, d'autant qu'il répète qu'il est innocent de ce dont on l'accuse. Et une autre situation que celle de candidat lui semble tout à fait compatible avec le statut de mis en examen : celle de ministre.

Dans L'Émission politique sur France 2 jeudi 15 septembre, l'ancien chef de l'État a ainsi affirmé que s'il revenait à l'Élysée en 2017, il ne forcerait pas ses ministres à démissionner s'ils venaient à être mis en examen, le tout au nom de la présomption d'innocence et de certaines affaires qui n'en étaient pas :

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- Léa Salamé : Si vous êtes réélu président de la République, est-ce que vous appliquerez la jurisprudence Balladur - tout ministre mis en examen devra démissionner ?



- Nicolas Sarkozy : Non, non non non non. Je crois beaucoup à l'État de droit comme vous et à la présomption d'innocence. J'ai trop vu ce qui s'est passé avec monsieur Baudis [voir ici, ndlr] - paix à son âme - qui a été insulté, bafoué à longueur d'émissions de télévision, y compris sur le service public [...] pour s'apercevoir six mois après que c'était que des mensonges et que l'innocence...



- Léa Salamé : Un ministre mis en examen reste au gouvernement et c'est ça la République irréprochable que vous proposez ?



- Nicolas Sarkozy : L'innocence, le respect de la présomption d'innocence, ça compte. Vous devriez considérer que c'est un principe absolu.

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Le juge d'instruction a la compétence de mettre en examen une personne contre laquelle il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu'elle ait pu participer, comme auteur ou complice, à la commission d'une infraction. Cette personne reste présumée innocente malgré ce statut. 

Mais d'un point de vue moral et au regard de l'exigence d'exemplarité exprimée par les citoyens, cette position de Nicolas Sarkozy risque de faire parler. D'autant que lui-même n'a pas toujours été aussi souple... Certains de ses ministres, durant son quinquennat, avaient en effet été débarqués de force pour des affaires auxquelles ils étaient liés : les secrétaires d'État Alain Joyandet et Christian Blanc, comme le rappelle Le HuffPost

La question fait régulièrement débat en France, dont la la vie démocratique a été émaillée par les affaires politico-judiciaires. Le quinquennat de François Hollande n'en a pas été exempt, avec les cas Cahuzac ou encore Thévenoud. Le sujet est aussi très bien connu au sein de Les Républicains : pas plus tard qu'il y a quelques semaines, Patrick Balkany avait bien failli recevoir son investiture pour les élections législatives de 2017 malgré ses quatre mises en examen, et ce avec la bénédiction de... Nicolas Sarkozy

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