"On lui dit de se mettre en colère, mais rien ...", regrettait un des proches de François Bayrou dans Libération le 2 avril. Le lendemain matin sur RTL, le leader du Modem s’est donc lancé dans une opération "réaffirmation". Stratégie d’attaque : être celui qui parle – vraiment - de la crise. Presse internationale à l'appui.
C'est The Economist qui le dit
Sur rtl.fr
Son équipe lui reproche de ne pas être assez offensif, les médias lui répètent que son positionnement dans la campagne est mal défini dans l’esprit des électeurs … Alors François Bayrou a lancé une contre-attaque ce mardi 3 avril, à la fois sur RTL et dans Les Echos.
Objectif : se démarquer comme celui qui parle de la crise là où les autres multiplient les effets annonces et les dépenses inconsidérées.
Premier jet au matin dans une interview donnée aux Echos :"
L’oubli de la crise dans la campagne est une atteinte à l’intérêt national. (…) Si on ne prend pas les décisions nécessaires, la France se retrouvera dans la même situation que l’Italie ou l’Espagne, avec l’obligation de faire des coupes sévères et dangereuses sur les salaires des fonctionnaires et les retraites, sans même être assurée de guérir.
Deuxième couche sur RTL à 8h :"
C’est inimaginable qu’on puisse faire aujourd’hui une campagne où se joue le destin du pays sans que la question du surendettement, de l’exclusion, du chômage, des difficultés de fin de mois soient même évoquée !
Mais comment donner plus d’ampleur à ses propos ? Cette semaine, le garant du sérieux de François Bayrou est … la presse internationale.
"
Tous les grands journaux internationaux disent : "comment se fait-il que les deux candidats principaux ne disent pas un mot de ces difficultés là ?" Ils parlent de déni de réalité et de campagne frivole.
"Même argumentaire dans la bouche de son soutien, Philippe Douste-Blazy. Invité du Grand Journal la veille au soir, il est arrivé avec un exemplaire de The Economist en gage de crédibilité :
"
Je vous ai amené, moi, un second journal qui est britannique, c’est The Economist. Là ce qui est écrit, c’est qu’il y a un déni de réalité. (…) Sur le déficit, la dette, les vrais sujets de la France, qui vont s’imposer à la France de toutes façons.
"