En liquidation judiciaire, la société de ferries SeaFrance a un avenir plus qu’incertain. Son sauvetage peut passer par une société coopérative et participative. Une Scop. C’est le souhait de Nicolas Sarkozy qui s’est impliqué directement dans le dossier. Une manière pour la droite de valider, bien involontairement, une des idées fortes d’Arnaud Montebourg. L’ancien candidat socialiste à la primaire prône depuis plusieurs mois un capitalisme coopératif.
Le gouvernement ne voulait pas de Scop, Sarkozy en a décidé autrement
Sur europe1.fr
Pour permettre le sauvetage de SeaFrance, le président de la République a demandé à la SNCF d'apporter son aide au projet de Société coopérative et participative (Scop), alors que jusque-là, le gouvernement s'était montré dubitatif sur cette piste.
Nicolas Sarkozy ne veut pas donner l'impression de "lâcher" une entreprise en difficulté à quelques mois de la présidentielle. "Avec 830 salariés sur le carreau, nous serions jugés responsables. Politiquement, ça va nous retomber dessus", a prévenu le Président en réunion, selon le buzz politique de Thierry Guerrier.
Le projet de coopérative ouvrière est la seule offre en lice pour reprendre SeaFrance qui emploie 880 personnes à Calais (Pas-de-Calais), et génère au moins autant d'emplois indirects. L'option défendue par Nicolas Sarkozy, et désormais par le gouvernement, consiste à faciliter le financement de la société Scop, nouvellement créée, par les indemnités des salariés licenciés.
Courrier de Nicolas Sarkozy à la Scop-SeaFrance :
EXTRAIT
J'ai demandé à la SNCF de mettre en place une indemnisation supra-légale exceptionnelle en faveur des salariés licenciés afin de leur permettre d'apporter ces fonds à la Scop.
Le capitalisme coopératif, idée forte de Montebourg
Sur humanite.fr
Arnaud Montebourg et Michel Onfray défendent sur France 2 l'idée un capitalisme coopératif.
Lorsqu'il était candidat à la primaire socialiste, Arnaud Montebourg a défendu avec vigueur un "capitalisme coopératif et mutualiste". C'est une idée que le député bourguignon a défendu très tôt. Une formule économique qui a pour but de concilier principes de l’économie de marché et développement de l’économie solidaire.
Dans Alternatives Economiques, Michel Abhervé liste les propositions de l'homme de Frangy-en-Bresse :
- développer un fonds coopératif souverain
- développer le crédit en soutien au système coopératif
- réserver des marchés publics au secteur coopératif
- favoriser la reprise en sociétés coopératives d’entreprises viables mais mises en faillite ou délocalisées
- soutenir les coopératives d’activité et d’emploi
- aider à la constitution de réseaux de coopératives
- aider à la constitution de services d’appui aux coopératives
C’est quoi, le capitalisme coopératif ?
Sur mediapart.fr
Une entreprise coopérative est un assemblage efficace de capitalistes et de travailleurs poursuivant des buts économiques, sociaux et éducatifs communs, par le moyen d'une entreprise dont le fonctionnement est démocratique et la propriété collective. Les capitalistes y sont travailleurs et non rentiers ou financiers, et les travailleurs y sont capitalistes, car ils capitalisent le fruit de leur travail.
Voilà comment Arnaud Montebourg définit le capitalisme coopératif. Le député de Saône-et-Loire souhaite associer à parts égales le capital et le travail, loin du "productivisme échevelé, destructeur pour l'environnement" et contre "une désindustrialisation définitive de la France", comme l'explique Mediapart.
Arnaud Montebourg explicite aussi son idée à Rue89
En France : 2.000 Scop et 40.000 salariés
Sur leparisien.fr
Les Scop en chiffres :
- une Scop est détenue au moins à 51% par les salariés, qui ont au moins 65% des droits de vote
- Il existe 2.000 Scop en France
- Elles emploient 40.000 salariés
- Le chiffre d'affaires des Scop en France est de 3.5 milliards d'euros
Ce sujet se construit avec vous !
Un bon lien ou un avis à partager ? N'hésitez pas à le faire dans les commentaires. Nous mettrons à jour cette page.