C KOA ENCORE CETTE HISTOIRE - Mardi, L'Expansion révélait la circulaire du directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault, Christophe Chantepy, envoyée à tous les cabinets pour rappeler quelques "règles élémentaires" en terme de sécurité numérique. Parmi elles, le fait de ne plus utiliser son ordinateur, sa boite mail ou son téléphone perso pour "communiquer des informations sensibles" et de privilégier les smartphones cryptés mis à leur disposition. Mais aussi d'éviter les SMS et de privilégier les lignes fixes. Le tout dans le but d'éviter d'être espionné.
Interrogés tout au long de la journée du 11 septembre sur cette consigne de sécurité, les ministres ont plutôt pris le parti d'en rire sur l'air du "je ne pense pas qu'on va regarder chacun de mes SMS".
Celle qui en rigole franchement, estimant que son ministère délégué aux Personnes âgées n'attire pas vraiment les espions, c'est Michèle Delaunay sur France Inter :
Je vais crypter mon smartphone et quand je téléphonerai pour avoir des nouvelles d’un patient dans un Ehpad, je parlerais en langage codé.
Et je vais vous dire une confidence : mon dossier, qui sont les personnes âgées ne véhicule pas beaucoup de secrets d’États.
Confiant mais bon élève, Pierre Moscovici sur France 3 :
J’ai vu qu’on parlait de la sécurisation des smartphones. Je vais étudier ça. Je le reçois, je l’applique [la note, ndlr], forcément.
C’est vrai que jusqu’à présent, bon… je suis peut-être un homme qui fait confiance, j’ai tendance à penser qu’on ne va pas espionner chacun de mes mails ou chacun de mes SMS. Je ne suis pas paranoïaque mais j’appliquerai bien sûr les consignes.
Blasé, Michel Sapin sur BFMTV :
J’ai vu que c’était le sujet du jour. Je n’en sais rien. Cela ne m’apparaît pas être une nouvelle qui mérite qu’elle soit commentée très longuement.(...)
Je pense que mes messages n’interessent pas beaucoup le président Obama.
Interrogée sur l'utilisation de téléphones portables sécurisés lors du compte-rendu du conseil des ministres du 11 septembre, Najat Vallaud-Belkacem a souligné que les membres du gouvernement avait "toujours le droit d'avoir un téléphone personnel" en leur possession.
Le Lab avait auparavant fait un petit sondage auprès des ministres à la sortie du conseil, visiblement pas au courant des consignes de Matignon. C'est à retrouver par ici.
Ce rappel de consignes de la part de Matignon survient quelques semaines après les révélations d'Edward Snowden sur les techniques des services de renseignement américains pour espionner, notamment, la France et deux semaines avant les nouvelles informations de Der Siegel sur des écoutes de diplomates français.
Delphine Legouté et Paul Larrouturou.