Après un discours de soutien à la politique gouvernementale - et de promotion de sa région - en introduction de l'université d'été du PS à La Rochelle, Ségolène Royal y est allée de sa mise en garde devant les médias à propos de la contribution climat-énergie, annoncée par Philippe Martin la veille.
Favoriser l'écologie oui, mais attention à ne pas en dégouter les Français, a-t-elle alerté sur BFMTV. Bref, surtout, que la contribution ne soit pas une nouvelle taxe :
"Il faut être très prudentet clarifier les choses assez rapidement pour calmer les inquiétudes.
En tout état de cause, l’écologie est une chance, cela permet de créer des emplois, des activités, d’autres comportements, d’économiser l’énergie donc de garder du pouvoir d’achat et il ne faudrait pas que ce mouvement positif pour l’écologie soit freiné par des impôts nouveaux.
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Ségolène Royal demande au gouvernement de "fixer rapidement les règles du jeu" pour que les Français sachent s'il s'agit ou pas d'un impôt nouveau. D'autre part, elle demande à ce qu'ils aient "la liberté de choix", et qu'on ne leur impose pas une contribution sur des produits polluants s'ils ne peuvent pas changer leur mode de vie par ailleurs :
"Il faut d’abord s’assurer que les gens auront la liberté de choix, ils ne demandent que cela encore faut-il qu’il aient les moyens de s’équiperpour pouvoir imposer des règles du jeu positives.
Si on fait une punition sur l’écologie, les gens vont la voir de façon négative et ce sera une occcasion manquée.
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Depuis l'annonce de Philippe Martin durant les journées d'été d'Europe écologie-les Verts, certains membres du gouvernement tentent de rassurer: non, il ne s'agit pas d'un nouvel impôt.
Ainsi de la porte-parole Najat Vallaud-Belkacem qui, quelques minutes avant Ségolène Royal sur BFMTV, assurait qu'il s'agissait simplement d'une "fiscalité plus verte, pas d'un nouvel impôt" et qu'il faudrait "passer en revu la fiscalité actuelle pour pénaliser certains produits et en avantager d'autres".
D'autres ont fait savoir leur septicisme en marge de La Rochelle à l'image de Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, qui a expliqué à Libération qu'il était contre la "fiscalité comportementale", soit le fait de forcer les gens à changer leurs habitudes en pesant sur leur porte-monnaie, et qu'il fallait "faire attention à ce que la pression fiscale ne soit pas perçue comme inacceptable par les Français".