"Le curseur s’est déplacé vers le «P» de populaire." Rare dans les médias, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et aujourd’hui conseiller de Jean-François Copé, Patrick Buisson, juge que la crise de l’UMP a révélé la fracture existante entre la base militante et sa représentation parlementaire.
La preuve de cette ligne de fracture à l’UMP entre les adhérents et les parlementaires et les élus réside, selon lui, dans le score qu’ont obtenu les motions le 18 novembre.
Ainsi explique-t-il, mardi 11 décembre sur Europe 1 :
Regardez le résultat des motions. La Droite Forte, portée par deux jeunes et sans parlementaire a fait 28%. Combien a fait la Droite humaniste de Raffarin avec plusieurs parlementaires ?
Le centre de gravité de l’UMP de 2012 n’est plus celui de 2002 de Juppé. Le curseur s’est déplacé vers le "P" de populaire. Finalement, le vote des motions a concrétisé la rupture de Sarkozy de 2007.
Voilà pourquoi, selon Patrick Buisson, la crise à l’UMP est "intéressante" dans ce qu’elle révèle sur la nature des adhérents du parti :
La fracture n’est pas entre François Fillon et Jean-François Copé. La vraie fracture est entre la base et sa représentation parlementaire.
Et d’ajouter ainsi, félicitant la stratégie de Jean-François Copé à qui il attribue un bon point :
Copé a eu dès le départ le bon positionnement de parler aux adhérents et aux militants.
Dans la foulée, Patrick Buisson en a profité pour égratigner ceux que les médias nomment les "non-alignés", même si l’expression déplait fortement à Bruno Le Maire pour qui l’expression désigne "des gens qui n’ont pas de couilles" :
Les non-alignés ont une forte exposition médiatique mais une faible légitimité partisane.
Politologue issu de l’extrême-droite maurassienne, Patrick Buisson a également livré son analyse des scrutins législatifs partiels qui ont eu lieu dimanche et pour lesquels l’UMP est bien parti pour faire un carton plein.
Pour lui, François Hollande n’aura pas le choix, il devra recourir à la dissolution de l’Assemblée :
Il y a la conjonction d’une impopularité chronique et un vote sanction contre le PS. Il y a là une faiblesse structurelle : la base militante de François Hollande est très étroite. On ne peut pas gouverner durablement dans ces conditions.
Le schéma de la dissolution de l’Assemblée nationale devient de plus en plus probable, si ce n’est inéluctable.