Soutien à la guerre au Mali: "une évolution de la culture écologiste" selon Pascal Canfin

Publié à 11h02, le 21 janvier 2013 , Modifié à 11h12, le 21 janvier 2013

Soutien à la guerre au Mali: "une évolution de la culture écologiste" selon Pascal Canfin
(capture d'écran)

Europe Ecologie les Verts tente de clarifier sa position sur la guerre au Mali : le 20 janvier, le  conseil fédéral du parti a adopté massivement une motion approuvant  l’intervention militaire de la France au Mali. Une véritable  "évolution de la culture des écologistes"   selon Pascal Canfin, invité sur France Inter le 21 janvier. 

Le texte, qui a réuni près de 80% des suffrages, salue l’intervention de la France,  tout en demandant  au gouvernement "d’éviter tout discours belliciste" et de "rendre compte régulièrement au Parlement" de ses objectifs. Une position qui tranche avec les critiques de certains écologistes, et que le ministre délégué au développement a défendue ce lundi :

Ce n’est pas facile pour les écologistes qui ont une culture pacifiste, de soutenir de manière aussi claire, aussi nette, une intervention militaire.

Donc ca veut dire qu’il y a une position extrêmement claire, extrêmement majoritaire, qui est de soutien. Ce qui n’empêche pas de nous poser des questions. 

Pour Pascal Canfin, cette motion est le marqueur clair d’une"évolution dans la culture du parti écologiste", habituellement très opposé à toute intervention militaire.  

Pour une fois le train arrive à l’heure. C’est à souligner, car c’est une évolution dans la culture des écologistes.

L’alliance électorale avec le parti socialiste a accéléré cette évolution, avoue le ministre : 

Si Europe Ecologie Les Verts n’avait pas soutenu de manière aussi claire le gouvernement, on aurait dit “encore un couac, encore un problème.”

Le parti a essuyé de nombreuses critiques depuis le début du conflit, suite aux déclarations controversées de certains de ses membres.

Au soir du déclenchement de l’opération, le député européen Noël Mamère a ouvert les offensives, en faisant savoir qu’il avait "le sentiment de revenir aux méthodes anciennes de la Françafrique".  Le 18 janvier, c’est Eva Joly - candidate déçue à la présidentielle – qui à son tour, a mis en garde le gouvernement, affirmant que la guerre pouvait être "un remède pire que le mal". 

Le patron des députés écologistes à l’assemblée François de Rugy, a immédiatement rappelé que le gouvernement bénéficiait du soutien de son parti et que la position de Noël Mamère était "personnelle" et "polémique". 

Pascal Canfin est du même avis :

Dans chaque parti, il y a des personnes qui sont minoritaires. Ce sont des voix minoritaires, mais des voix que je respecte.

Malgré tout, ces voix dissonantes ont marqué les esprits :

le 16 janvier devant l’Assemblée, Jean-François Copé s’en était pris aux écologistes, accusés d’avoir tenu "des propos choquants" et de se montrer "peu respectueux de la position d’union nationale". Le président de l’UMP avait interpellé Jean-Marc Ayrault sur "la faute politique" qu’il commettrait en "laissant passer les propos de [ses] alliés électoraux du groupe les Verts". 

Avec l’adoption de cette motion, le parti écologiste espère mettre fin aux critique, en se dotant d'une ligne officielle. 

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