Le Front national ne s’en cache pas. C’était même une revendication estampillée dédiabolisation pendant la campagne présidentielle : il souhaitait gouverner avec une majorité plus large en incluant des personnalités de la droite dite républicaine . Après son échec le 7 mai, Marine Le Pen n’abandonne pas l’idée d’agrandir la famille de l’opposition à Emmanuel Macron. C’est le sens des "assises de l’opposition" que la cheffe frontiste souhaite lancer après les législatives. "Il y aura peut-être quelques Républicains, on sait pas, pour l’instant ils sont plutôt en complicité" avec Emmanuel Macron, a-t-elle ironisé mercredi 24 mai lors de l’émission Questions d’Info (LCP-AFP-franceinfo-Le Monde).
Ou peut-être pas. Car ni Thierry Mariani, ni Jacques Myard, concernés au premier chef par ces appels du pied, n’ont l’air très chauds pour faire partie de l’opposition version FN. Dans Le Figaro, vendredi 26 mai, le député des Français de l’étranger moque l’entreprise de Marine Le Pen :
"Le piège est tellement grossier. On nous explique que le FN a changé, mais c’est encore très insuffisant. Le FN n’a pas fait sa révolution comme le MSI italien, et son histoire reste incompatible avec la nôtre.
"
Autrement dit, pas question de se rejoindre tant que le Front national ne se sera pas transformé. L’alliance (déjà rompue ) avec le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan dans l’entre-deux-tours de la présidentielle n’aura donc pas suffi.
Jacques Myard, lui, reste de marbre. "Je taille ma route, je ne m’occupe pas des autres", balaye le député des Yvelines auprès du Figaro. Celui qui se définit comme un "anarchiste de droite" souhaite plutôt que se constitue un "RPR fort" après les législatives.