Thierry Solère se défend d'un éventuel conflit d'intérêt en expliquant ne pas avoir "regardé tous les amendements dans le détail"

Publié à 20h37, le 16 septembre 2015 , Modifié à 20h37, le 16 septembre 2015

Thierry Solère se défend d'un éventuel conflit d'intérêt en expliquant ne pas avoir "regardé tous les amendements dans le détail"
© THOMAS SAMSON / AFP

J'AI SIGNÉ ÇA MOI ? - Le métier d'homme politique ne consiste pas uniquement à balancer des scuds plus ou moins réussis à ses adversaire ou à faire campagne sur le terrain. Non, il y a également une tâche qui ne ravit pas grand monde : signez tout un tas de documents. Les plus pointilleux scrutent tous les paragraphes, le moindre amendement avant d'y apposer leurs signatures. Et visiblement, Thierry Solère ne faisait pas partie de cette catégorie en 2013.

C'est ce que nous apprend le Canard Enchaîné du 16 septembre, en page 1, qui affirme que Thierry Solère, député LR de Hauts-de-Seine, a cosigné en 2013 "un amendement pour exonérer les entreprises d'une taxe de 'collecte des déchets industriels dangereux et huiles inchangés". Jusqu'ici, rien de plus normal. Le problème, c'est que, un an plus tard, le député a rejoint l'entreprise Chimirec, spécialisé dans ce domaine comme l'a révélé l'émission "Pièces à convictions" du 9 septembre. Le tout en tant que "conseiller pour la stratégie France et international" pour 12.000 euros par mois.

Un éventuel conflit d'intérêt dont se défend le député. Interrogé par l'Obs , il explique simplement ne pas avoir regardé les amendements qu'il signait. Il dit :

"

J'ai signé ce qu'on appelle une liasse d'amendements de groupe dont vous êtes cosignataire a priori sauf si vous demandez à ne pas l'être. L'erreur que j'ai faite, c'est de ne pas avoir regardé tous les amendements dans le détail, et du coup, mon nom figure dessus.

"

Une pratique commune à l'Assemblée où certains amendements sont signés en masse par les députés, en fonction de la position de leur groupe.

Le député plaide donc pour "l'absence de vigilance" et explique qu'il compte saisir le déontologue de l'Assemblée. Il dit :

 

"

Je reconnais qu'il y a un problème avec cet amendement, je vais aller voir le déontologue de l'Assemblée. [...] Je n'ai pas parlé une seule fois d'un sujet législatif avec cette PME.

"

Jugeant par la suite "surréaliste" l'hypothèse qu'il puisse avoir agi en amont avant de rejoindre l'entreprise, le député LR se justifie enfin en expliquant que, depuis son élection en 2012, "un seul" de ses amendement proposés est "passé". 

La dernière fois que l'on avait évoqué des documents signés sans lecture préalable, c'était pour le congrès PS où Pierre Moscovici avait avoué avoir signé la motion sans même l'avoir lue. On reste cependant encore très loin du champion en titre.





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