Un tireur est entré dans Libération ce 18 novembre au matin et a ouvert le feu, blessant gravement un photographe. Les ministres de l'Intérieur et de la Culture se sont rendus sur place deux heures plus tard, accompagnés de Bertrand Delanoë, le maire de Paris, et d'Anne Hidalgo, sa première adjointe et candidate pour 2014.
Aurélie Filippetti a parlé d'une attaque "monstrueuse" :
Au-delà de l’attaque portée contre Libération c’est aussi un pilier de notre société démocratique qui est atteint et cette violence qui s’exprime est inacceptable, il faut vraiment que toute la société française se mobilise contre cette violence, que l’on soit tous unis pour faire face à de tels actes, gravissimes.
C’est première fois qu’un organe de presse est ainsi frappé, visiblement par un déséquilibré, d’une manière aussi monstrueuse.
Alors que la police a été envoyée auprès des rédactions des grands médias par prévention, la ministre a poursuivi en estimant anormal que les rédactions doivent se "bunkériser" :
Il n’est pas normal qu’on soit obligé de protéger par des forces de police un organe de presse. La presse devrait pouvoir dans un grand pays démocratique exercer son métier, ses fonctions essentielles sans se bunkériser, sans être obligé de mettre des portiques à l’entrée, sans être sous la surveillance des forces de l’ordre.
Quelques minutes plus tard, Manuel Valls a pris la parole, toujours devant Libération :
Nous sommes là pour leur dire : "continuez, nous avons besoin de vous, de votre liberté, de votre capacité d'analyse et de critique". Et rien ne pourra entamer cette exigence de liberté.
Le ministre de l'Intérieur a également évoqué une "scène de guerre" :
Il y a une scène de guerre qui n'a rien à voir avec la démocratie et la presse.
Interrogé sur cette expression quelque secondes plus tard, il n'a cependant pas souhaité la réutiliser, parlant plutôt de "scène de crime" et d'une "scène de très grand violence".