Gel douche, margarine, lessive, papier toilette... Vous êtes des produits de luxe. C'est Christian Estrosi qui le dit ce 17 juillet sur BFMTV lorsqu'il estime que la hausse de la TVA dite "anti-délocalisation" - appliquée aux produits jusqu'ici taxés à 19,6% - ne touche pas les bas salaires:
"Ce sont les produits de luxe qui sont concernés. Vous pensez que les salaires les plus bas font appel aux produits de luxe dans notre pays ?".
L'ancien ministre de l'Industrie de Nicolas Sarkozy est en première ligne pour maintenir la hausse de la TVA, qui devait être mise en place à la rentrée mais que le gouvernement Ayrault veut supprimer.
Papier toilette, liquide vaisselle, brosse à dents ...
Sur bfmtv
La TVA qui touche les produits de première nécessité, c'est la TVA à 5,5% et celle à 7%. Celles-ci ne sont pas touchées. [Seule la TVA à 19,6% est visée par la hausse ndlr]
Ce sont les produits de luxe qui sont concernés.
Vous pensez que les salaires les plus bas font appel aux produits de luxe dans notre pays ?
Christian Estrosi est un des anciens ministres UMP les plus actifs contre le projet de loi de finance rectificative. Dès l'ouverture de la session parlementaire, il a déposé une motion de rejet préalable pour s'opposer, entre autres, à la suppression de la hausse de la TVA voulue par le gouvernement Ayrault.
Cette hausse de 1.6 points, votée par le gouvernement précédent, devait s'appliquer à la rentrée sur les produits taxés à 19.6%.
Sur BFMTV ce 17 juillet, l'ancien ministre de l'Industrie se lance dans un plaidoyer pro-TVA ... au point de l'assimiler à une taxe sur les produits de luxe.
Les avocats de la TVA dite "anti-délocalisation" ont toujours insisté sur un point: la hausse n'aurait pas concerné les produits dits"de première nécessité". Une grande partie des aliments, l'eau ou encore les boissons non alcoolisées sont en effet soumises à une TVA à taux réduit à 5.5%. [liste complète ici].
Mais le taux normal de la TVA, qui concerne la grande majorité des produits de consommation, est fixé à 19.6%. On y trouve donc, par exemple, les produits d'hygiène ou ménagers.
De là à dire que tous ces produits sont "de luxe" et que "les salaires les plus bas" ne les consomment pas, il y a un pas ... que Christian Estrosi n'hésite pas à franchir.