Il n'y a pas qu'à EELV que les questions de stratégie électorale conduisent à des départs individuels. Si François de Rugy et Jean-Vincent Placé ont beaucoup fait parler d'eux, Vincent Fouquet est tout aussi colère contre son propre parti, le MoDem. Président de la fédération de Loire-Atlantique du parti centriste, il annonce en effet quitter ses fonctions, lundi 31 août, en signe de protestation contre les accords MoDem-LR aux régionales.
Sur son blog, Vincent Fouquet écrit :
"Bon bah aujourd’hui j’ai affirmé mes convictions ! Une nouvelle fois. [...] Alors voilà, je rends mon tablier au Mouvement Démocrate.
"
Petite info du jour : le @modem44 n'a plus de présidence https://t.co/m7fjE4UUDx#raslacasquette
— Vincent Fouquet (@vfouquet) 31 Août 2015
Il s'élève avec un langage fleuri contre des choix peu cohérents en matière d'alliances avec la droite pour les élections régionales de décembre :
"D’un côté, on serait prêts à aller défendre notre projet tout seuls, avec nos b***s et nos c******x ; de l’autre, il faut s’allier à des intouchables de la politique tout en faisant le grand écart sur nos 7 dernières années d’engagement ?! Foutaises !
"
On pense assez rapidement au cas de Laurent Wauquiez en Rhône-Alpes - Auvergne. Alors que François Bayrou refusait tout rapprochement avec le très droitier secrétaire général de Les Républicains, son candidat dans la région, Patrick Mignola, a conclu un accord avec lui dans son coin, sans trop en informer la direction du MoDem...
Mais il semblerait que ce soit surtout l'alliance avec Bruno Retailleau qui *chagrine* Vincent Fouquet. Évoquant le cas de sa région, il écrit en effet :
"En Pays de la Loire, je ne pense pas une seconde que l’étiquette MoDem ait sa place sur une liste de droite dure, alliée des PCD et MPF, et qui récuse toute forme de démocratie interne et ne joue le 'rassemblement' que pour mieux tuer la diversité politique qui manque aux électeurs. Pas plus d’ailleurs avec le laborieux PS malade de ses cumulards et technocrates, ou qu’EELV fidèle suiveur ou tout autre formation perpetuant le bipartisme.
"
S'il en a aussi gros, c'est que "les élections régionales sont la goutte de trop". Car cette situation est plus ancienne, écrit-il : "Dès les élections municipales il est apparu [sic] des divergences de vue sur la notion de notre indépendance telles qu’elles remettaient en cause le fondement même de notre mouvement."
Et de confier toute son aigreur contre les "politicards" qui décident de cette stratégie :
"J’ai échoué à construire une dynamique suffisamment forte pour que nous puissions proposer un projet indépendant et crédible aux électeurs. J’y ai pourtant consacré du temps et de l’énergie mais ça n’a pas suffi à contrer les politicards ! Alors pour ce qu’il me reste je le garde pour défendre mes idées en toute liberté avant que l’écœurement ne survienne.
"
À LIRE SUR LE LAB :
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