UMP : les fillonistes refusent le "recours"

Publié à 17h37, le 21 novembre 2012 , Modifié à 21h53, le 21 novembre 2012

UMP : les fillonistes refusent le "recours"
(Maxppp)

La bataille de l'UMP reprend. Les fillonistes contestent ce mercredi les résultats du scrutin interne et demandent à ce que soient pris en compte les votes de trois fédérations d'Outre-mer oubliées du résultat final. Ce qui accorderait d'après eux la présidence du mouvement à François Fillon, pour 26 voix d'écart. 

L'équipe de l'ancien Premier ministre va-t-elle déposer un recours pour cela ? Non, pour le moment, Eric Ciotti, Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse réclament à la commission électorale interne (Cocoe) d'admettre son erreur et de corriger le résultat . Mais ils ne souhaitent pas passer par la commission des recours.

Selon les statuts de l'UMP , "la commission des recours" est une instance de contrôle composée de neuf membres, élus par le Conseil national, et qui statue sur demande des adhérents. Elle est présidée par Yannick Paternotte, maire de Sannois et proche de Jean-François Copé.

D'une seule voix, les copéistes appellent François Fillon à déposer un recours s'il le souhaite ."Cessons ce psychodrame", lançait Luc Chatel, invitant ses concurrents à "déposer un recours auprès de la commission". Le message est le même du côté de Michèle Tabarot, qui doit devenir la secrétaire générale du parti. 

"C'est un coup politique", martèle Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé dans les couloirs de l'Assemblée nationale. "Si c'est autre chose qu'un coup politique, qu'ils saisissent la commission des recours, nous on est prêts dans ce cas", lâche-t-il. 

Ce proche de Jean-François Copé indique que l'équipe de François Fillon ne souhaite pas déposer un recours par crainte de "rouvrir les dossiers niçois" : 

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Il y a sept bureaux qui posent problème, dont deux à Nice, un à Cannes, un dans l'Aisne et un à Paris. S'ils déposent un recours, ils vont aboutir à forcer la démonstration que François Fillon a truandé massivement dans les Alpes-Maritimes

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Dans le camp de François Fillon, il n'est pas question de passer par cette commission des recours. Jérôme Chartier, chef de file des porte-paroles de la candidature de l'ancien Premier ministre explique :

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Contester, ça veut dire qu'on n'est pas d'accord sur un résultat. Ce n'est pas le cas ici. Il s'agit d'un oubli de la Cocoe, comme la reconnu Patrice Gélard (le président de la Cocoe, ndlr). Nous ne contestons rien, la Cocoe a juste oublié trois résultats ! Et si on prend en compte ces résultats, c'est bien François Fillon qui l'a emporté.

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Bilan : les fillonistes considèrent que cette question doit être réglée par la Cocoe, commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales, et les copéistes les invitent à déposer une requête auprès de la "commission des recours", les accusant de ne pas souhaiter le faire parce que cela pourrait mettre la lumière sur des irrégularités dans d'autres fédérations. 
 
 
De son côté, Patrice Gélard, président de la Cocoe, assure que sa commission "ne peut plus revenir sur les résultats" : 

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Nous avons rendu les résultats publics lundi soir au vu des informations dont on disposait. C'était une décision de la Cocoe et les deux parties étaient parfaitement au courant (...) Dès lors, je ne suis plus saisi. Dorénavant, toute contestation doit être adressée, le cas échéant, à la commission des recours.

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Comme le signale Bastien Hugues, journaliste chez France Télévisions, sur Twitter , selon le guide électoral de l'UMP, c'est bien la "commission des recours" qui est compétente : 

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Selon l’article 28 du règlement intérieur, "En cas de contestation, la Commission nationale des recours statue en dernier ressort. Elle entend les différentes parties ainsi que le représentant de la Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales, qui peut se rendre sur le terrain et rapporte les faits contestés."
 

Les recours formés contre les élections relèvent donc de la Commission nationale des recours.
 
Ils doivent être adressés au Président de la Commission nationale des recours (Président de la Commission nationale des recours – UMP – 238, rue de Vaugirard – TSA 41557 – 75901 Paris cedex 15) dans un délai de cinq jours calendaires après l’élection contestée par lettre recommandée et uniquement par ce moyen postal.

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Alain Juppé, appelé par François Fillon à assurer la présidence par intérim a lui déclaré "avoir besoin de réfléchir". 
 
Mise à jour, 21h. 
Invité sur TF1, François Fillon explique son refus de déposer un recours. L'ancien Premier ministre déclare qu'il "n'a pas confiance" dans les instances du parti. Pour lui, il n'y a pas, et "il n'y a jamais eu", à la direction du mouvement, des instances indépendantes et impartiales capable de régler des conflits comme ceux-là. 
 
S'il devait aller plus loin, il présenterait son recours devant la justice. 

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