Un cadre local LREM écrit à Macron pour remettre en cause l’investiture d’une candidate accusée d’être "un marchand de sommeil"

Publié à 07h45, le 06 juin 2017 , Modifié à 07h45, le 06 juin 2017

Un cadre local LREM écrit à Macron pour remettre en cause l’investiture d’une candidate accusée d’être "un marchand de sommeil"

Si Emmanuel Macron a fait de la moralisation de la vie publique l’un de ses chevaux de bataille, la réalité du terrain rattrape parfois le mouvement du chef de l’Etat. Outre l’affaire Ferrand qui a perturbé la présentation du projet de loi sur la moralisation par François Bayrou, plusieurs candidatures LREM aux législatives font polémiques.

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C’est notamment le cas de Véronique Avril, candidate d'En Marche ! sur la deuxième circonscription de la Seine-Saint-Denis, accusée d’être un "marchand de sommeil" et sous le coup d’une enquête du parquet de Bobigny. Animateur du comité local du parti présidentiel à Pierrefitte-sur-Seine et Villetaneuse, Benoît Ménard a écrit à Emmanuel Macron pour remettre en cause cette investiture.

"J'ai écrit un courrier au Président de la République pour lui exprimer mon incompréhension sur la décision du comité d'éthique de maintenir l'investiture de la candidate d'En Marche !" écrit-il sur Facebook le 5 juin, relayant sa missive à Emmanuel Macron dans laquelle il écrit :

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Madame Avril ne conteste pas avoir loué, en toute illégalité, à un tarif supérieur au marché un logement de 23 m² à une famille de cinq personnes dans un immeuble frappé d’un arrêté de péril. Elle prétend être de bonne foi, avoir cru que l’arrêté de péril était levé, omis de vérifier que c’était bien le cas et a l’impudence de se dire victime dans cette affaire. Pour qui connait un peu les problèmes de logement insalubre, il est légitime de douter de sa bonne foi. (…) Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête, il déterminera si, de bonne ou de mauvaise foi, la légalité a été transgressée.

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Celui qui postulait également pour l’investiture dans cette circonscription – mais n’a pas été choisi, dit-il, "pour des raisons de parité" - poursuit :

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Au vu de ces différents éléments, le maintien de l’investiture de cette candidate par le comité d’éthique est incompréhensible et inacceptable. (…) L’absence de sanction nuit donc à tous les candidats de la République en marche, suspectée de renoncer à ses principes.

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"J’en appelle à votre intervention pour que La République en marche manifeste de façon explicite son attention à ceux qui vivent dans des logements insalubres", lance-t-il en guise de conclusion, avant de finir :

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Il vaut mieux qu’il n’y ait pas de candidat dans notre circonscription plutôt que de laisser croire que vous êtes insensible à la souffrance des mal-logés.

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Vendredi, le parquet de Bobigny a ouvert une enquête après la publication d'un article accusant la candidate REM de Saint-Denis, Véronique Avril, d'avoir loué à "un tarif exorbitant" un appartement dans un immeuble insalubre. L'enquête a été ouverte pour "perception de loyer pour l'occupation d'un local ayant fait l'objet d'une injonction pour insalubrité, dangerosité ou suroccupation". Dans un article publié lundi sous le titre "A Saint-Denis, la candidate REM a agi en propriétaire voyou", le site d'information Mediapart affirme que cette chargée de mission à la Ville de Paris aurait acheté en 2011 un appartement de 23 m² dans le centre de Saint-Denis "alors que l'immeuble insalubre était déjà classé depuis des années en état de péril imminent". Elle aurait, toujours selon Mediapart, loué son bien "à une famille de cinq personnes" pour "650 euros (charges comprises)" par mois, "très au-dessus des tarifs pratiqués dans la ville".

Véronique Avril s'est défendue auprès de l'AFP d'être "un marchand de sommeil" tout en admettant "avoir fait une erreur" avant d’être confortée par LREM qui, après s'être penché sur son cas, a annoncé le maintien de son investiture "en l'absence de plainte déposée à son encontre, et de surcroît de condamnation".

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