Le 11 mai dernier, Richard Ferrand annonçait la liste des candidats investis par La République en marche (LREM) pour les élections législatives des 11 et 18 juin prochains. Sauf que le parti d’Emmanuel Macron n’avait pas réussi à empêcher de sérieux couacs . Depuis, la campagne suit son cours et les derniers sondages donnent de beaux espoirs de majorité à LREM. Mais, il reste encore des candidats qui jurent un peu avec l’image du renouvellement défendue par le Président. Passage en revue de ces candidatures polémiques.
- Véronique Avril et le logement insalubre
Dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis, LREM a choisi d’investir Véronique Avril. Sauf que selon une enquête de Mediapart du 29 mai, cette candidate aurait mis en location un appartement dans un immeuble insalubre durant cinq ans, à "un tarif exorbitant".
En 2011, Véronique Avril aurait acheté un appartement de 23 m² à Saint-Denis. Sauf que "l’immeuble insalubre était déjà classé depuis des années en état de péril imminent" à la suite d’arrêtés pris en 2004 et 2008. Cet ancien membre du Conseil d’administration de Médecins sans frontières aurait notamment loué cet appartement à une famille de cinq personnes pour la maudite somme de 650 euros par mois.
Dans un communiqué, La République en marche a expliqué "qu’à sa connaissance la candidate n’a pas été condamnée et qu’à ce jour aucune plainte n’a été déposée contre elle". "Néanmoins, dès qu’elle en a été informée, La République en marche a saisi le comité d’éthique qui statuera dans les meilleurs délais sur la situation de madame Avril".
- Houmria Berrada et le faux diplôme
Investie par LREM dans la 2e circonscription du Nord, Houmria Berrada a été condamnée à huit mois de prison avec sursis pour faux et usage de faux d'un document administratif et à 500 euros de dommages et intérêts, comme l’a relevée La Voix du Nord , mardi 30 mai. EN 2010, la jeune femme aurait été exclue de l’école des avocats de Lille après avoir présenté un faux diplôme.
Contactée par La Voix du Nord, Houmria Berrada a démenti ces accusations. De son côté, le comité d’éthique de LREM a promis de se pencher sur son cas très prochainement. Avant le 11 juin ?
- Emilie Guerel et l’escroquerie à l’assurance-maladie
Candidate LREM dans la 7e circonscription du Var, Emilie Guerel connaît une première campagne politique *délicate*. Mercredi 31 mai, le candidat sans étiquette Jean-Pierre Colin a déposé plainte contre elle pour "escroquerie à l’assurance maladie" .
Dans la vie civile, Emilie Guerel est professeure d’anglais dans un collège d’Ollioules (Var). Sauf que, selon son adversaire, elle serait en arrêt maladie depuis la mi-décembre et profiterait de cette absence pour faire sa campagne. Pour sa défense, Emilie Guerel dénonce "des vieilles pratiques politiciennes". Elle dit :
"Il voulait l’investiture d’En Marche mais il ne l’a pas eu, il n’est investi par personne d’ailleurs et veut simplement me décrédibiliser.
"
Elle va porter plainte pour diffamation. Et, pour l'heure, aucune nouvelle de LREM sur ce dossier.
- Olivier Serva et ses propos sur l’homosexualité
StreetPress a exhumé mercredi 31 mai de vieux propos pour le moins gênants d’Olivier Serva, candidat LREM dans la 1ère circonscription de Guadeloupe. En 2012, le vice-président du Conseil régional avait qualifié l’homosexualité "d’abomination" :
"Être tolérant, ce n’est pas accepter l’intolérable. Pour le chrétien que je suis, quand je lis la Bible, il est écrit qu’un homme qui couche avec un homme ou une femme avec une femme, c’est une abomination.
"
Après la polémique soulevée par ses propos, Olivier Serva a tenu à faire une mise au point. "Je peux comprendre que les propos que j'ai tenus en 2012 aient pu blesser et je m'en excuse", a-t-il déclaré à l'AFP. "Ce sont des propos que je regrette profondément et qui ne correspondent plus à mes convictions".
- Pierre Cabaré et la peine d’inéligibilité
Cette affaire ne pose plus problème parce que LREM a choisi de trancher. Le parti d’Emmanuel Macron a retiré son investiture à Pierre Cabaré, candidat dans la 1ère circonscription de Haute-Garonne. Comme l’a révélé La Dépêche du Midi dimanche 28 mai, Pierre Cabaré avait été condamné en 2003 à an d’inéligibilité par le Conseil constitutionnel, en raison du rejet de son compte de campagne pour les législatives de 2002. Un "casier" qui contrevient aux règles strictes édictées par le parti d'Emmanuel Macron en matière de moralisation de la vie publique, et qui conduit la formation à lui retirer son investiture.
Dans un communiqué cité par l'AFP dimanche soir, LREM indique avoir "pris connaissance aujourd'hui par voie de presse de la situation de Pierre Cabaré" et annonce :
"La République en marche a décidé de suspendre l'investiture de Pierre Cabaré. Ce dernier sera entendu dans les tout prochains jours par la Commission Nationale d'Investiture.
"