Un conseiller de Christine Lagarde aurait-il demandé et obtenu en 2010 une modification du tracé de la ligne Bordeaux-Bilbao pour sauver sa propriété familiale dans les Landes ? C'est la question à laquelle doit répondre le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke.
Libération rélève en effet (article payant) ce 3 janvier 2013, après un article de Sud Ouest le 26 décembre, qu'une instruction judiciaire a été ouverte en septembre pour "trafic d'influence passif par une personne exerçant une fonction publique et trafic d'influence actif par un particulier sur une personne chargée d'une fonction publique".
Une vieille affaire lancée par une association de riverains landais Les voix du fuseau nord dont la première plainte avait été classée sans suite en 2010.
Selon les plaignants, François-Gilles Egretier, ancien attaché parlementaire devenu conseiller technique de la ministre de l'Économie, aurait fait jouer ses relations auprès de Dominique Bussereau, alors secrétaire d'Etat aux Transports et avec le cabinet du premier ministre François Fillon.
L'association a transmis à Libération des mails entre le conseiller et le maire de la commune dans lesquels il détaille son lobbying parisien en écrivant notamment : "je vais aussi entrer plus directement en contact avec un de mes confrères au cabinet Busserau pour piloter plus finement l'avancée de notre dossier".
Objectif : faire modifier le parcours de la ligne à grande vitesse (LGV) qui reliera Bordeaux et l'Espagne en 2020 pour qu'il s'éloigne de la maison de sa mère et ses 30 hectares, à Uchaq-et-Parentis, près de Mont-de-Marsan.
Quelques mois plus tard, le tracé de la LGV passe 3 kilomètres plus au Nord.
Cité par Libération, Bertrand Domenach, l'avocat de François-Gilles Egretier assure que son client ne fut dans cette affaire qu'un "simple intermédiaire bénévole".