DOLEANCE – "Pourquoi Montebourg doit partir." C’est le titre de la chronique d’Yves de Kerdrel, chroniqueur au Figaro et patron de la rédaction de Valeurs Actuelles, ce mercredi 15 mai dans le Figaro. L’éditorialiste y demande à François Hollande d’exfiltrer au plus vite le ministre du Redressement productif du gouvernement.
Pourtant, l’auteur commence par brosser Arnaud Montebourg dans le sens du poil, estimant qu’il "ne manque pas de qualités", comme "la prestance", le "charisme" ou "la ténacité". Mais ça se gâte quand Yves de Kerdrel écrit que le ministre "parvient à croire en ses vérités successives". Petite phrase lourde de sens qui lance les hostilités.
Avant d’égrener ses "fautes", l’auteur émet un jugement définitif et tranché :
Le gros problème d’Arnaud Montebourg, c’est qu’il est incapable de mettre ses aptitudes au service des bonnes causes.
Pire, il s’est aventuré dans des combats nuisibles à l’intérêt du pays.
Quelles fautes reprochent le chroniqueur à Arnaud Montebourg ?
>> Le dossier PSA
Première critique contre le ministre du Redressement productif : sa gestion du dossier PSA et de l’usine d’Aulnay-sous-Bois. Un dossier qui constitue selon Yves de Kerdrel "la première faute – et sans doute la plus grave -"d’Arnaud Montebourg.
Qu’il dénonce l’attitude – pourtant exemplaire – de la famille Peugeot et le management – irréprochable – de Philippe Varin est abject.
S’il lui reproche ainsi d’avoir "réveillé cette odieuse fascination française pour la lutte des classes", l’auteur de la chronique vise également l’entretien accordé par le ministre au Monde en compagnie de syndicalistes. Et notamment Jean-Pierre Mercier, délégué CGT de l’usine d’Aulnay.
Il préfère parader dans la presse en débattant de l’air du temps avec le leader syndical qui fait obstruction.
>> Dailymotion
Deuxième critique émise par Yves de Kerdrel et justifiant sa demande de limogeage du ministgre du Redressement productif : le dossier Dailymotion et son rachat avorté par Yahoo.
Pour des motifs purement cocardiers et plus politiques qu’économiques, le ministre a opposé un veto à cette transaction.
Une transaction "qui n’enlevait rien au caractère français de cette société". Et de pointer ce "terrible signal pour tous les groupes étrangers qui seraient tentés d’investir en France".
Encore une fois, le ministre a agi là comme un ministre de la "destruction productive".
>> Bercy sans cap
S’il n’y a pas de cap à Bercy, c’est de la faute d’Arnaud Montebourg. Tel est le dernier argument avancé dans la chronique.
Si l’on ajoute à ces deux fautes l’ambiance insupportable que ce "chantre de la démondialisation" fait régner à Bercy à un moment où le retour de la confiance passe par un discours limpide (…) autant dire qu’Arnaud Montebourg n’a plus sa place comme ministre du Redressement productif.
Et l’auteur d’enjoindre François Hollande à recadrer puis remanier son ministre. Dès jeudi, lors de sa grande conférence de presse élyséenne.
François Hollande serait bien inspiré de le rappeler à l’ordre avant de s’en séparer au plus vite, dans l’intérêt du pays.