Ecarté du poste de directeur général des finances publiques pendant l'été, le très sarkozyste Philippe Parini, haut fonctionnaire, a été nommé le 18 septembre par François Hollande trésorier-payeur général (TPG) de Paris.
En poste à Bercy, cette nomination a lieu contre l'avis de Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac, respectivement ministre des Finances et ministre du Budget, selon les informations du Nouvel Observateur.
Haut fonctionnaire emblématique du quinquennat de Nicolas Sarkozy, Philippe Parini est connu pour sa proximité avec l'ancien président de la République. Comme l'indique l'hebdomadaire, il fut trésorier-payeur général des Hauts-de-Seine et chargé en 2008 par Nicolas Sarkozy d'effectuer la délicate fusion entre la direction générale des Impôts et celle de la Comptabilité publique.
La nouvelle nomination de Philippe Parini se fait dans "d'étranges manoeuvres", juge le Nouvel Observateur :
En octobre 2011, le précédent TPG de Paris fait valoir ses droits à la retraite. Philippe Parini, alors directeur général des Finances publiques, nommé par Sarkozy, décide de ne pas choisir de remplaçant et gèle le poste, avec l'accord du ministre de l'Economie. Résultat : la place reste vacante pendant huit mois.
Après la victoire de la gauche en mai dernier, Parini fait comprendre qu'il est intéressé par la fonction. Refus catégorique de Moscovici et Cahuzac. Même attitude de Pierre-René Lemas et Emmanuel Macron, respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint de l'Elysée, qui ne jugent pas raisonnable de donner à Parini le contrôle de la comptabilité et de toutes les opérations financières de la Ville de Paris, poste qu'il avait déjà occupé quelques années auparavant.
Malgré l'opposition de Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac, et sans attendre la commission administrative paritaire de Bercy, François Hollande a donc décidé d'accorder à Philippe Parini le poste qu'il souhaitait.
Pendant l'été, la droite avait dénoncé une "chasse aux sorcières", selon Valérie Pécresse, suite aux évincements de haut-fonctionnaires proche de l'ancien pouvoir, comme Bernard Squarcini et Frédéric Péchenard.