PAS SI VITE - En charge de la réforme des rythmes scolaires, Vincent Peillon a été un peu trop vite en besogne le 24 février au soir sur BFMTV, annonçant son souhait de voir passer les vacances estivales à "six semaines ", contre neuf actuellement. Une idée aussitôt tempérée par Matignon sur l'air du "pas maintenant". Et ce n'est pas la première fois que le ministre de l'Education s'emballe.
>> Grande émission, grande annonce. Comme le raconte Le Parisien ce lundi, Vincent Peillon était sur BFMTV le 24 février pour dévoiler une "bonne nouvelle" : les candidatures au concours d'enseignant ont augmenté de 46%. C'est pourtant une toute autre information qui a été retenue, Vincent Peillon préconisant de racourcir les vacances d'été à 6 semaines et d'organiser le reste de l'année autour de sept semaines travaillées pour deux semaines de vacances :
"Sur l'été, nous devons avoir un zonage, sur deux zones, et six semaines, c'est suffisant.
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Une petite bombe alors que la semaine de quatre jours et demi fera son retour en primaire à la rentrée 2013 - voire 2014 pour certaines communes - et pose plusieurs difficultés.
L'émission de BFMTV durant près de deux heures et étant entrecoupée de plusieurs pauses, Vincent Peillon a la possibilité de se rattraper plus tard dans l'interview, sur conseil de son entourage selon Le Parisien. Le ministre de préciser qu'il parlait là de son "modèle idéal " et que cela ne sera pas discuté "avant 2015".
Soit exactement la teneur des rectifications de Matignon qui tentera de clore le chapitre plus tard dans la soirée. Un recadrage qui ne veut pas porter son nom, rapporté par l'AFP :
"Matignon a "confirmé, comme l'a indiqué Vincent Peillon, que cette piste n'était pas à l'ordre du jour actuellement et qu'elle sera peut-être évoquée après 2015".
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(images France 5)
>> Déjà la semaine précédente , Vincent Peillon avait présenté son modèle idéal dans C politique, sur France 5, estimant que les enfants n'avaient pas besoin de coupure de deux jours le week-end et que travailler le mercredi matin ET le samedi matin serait préférable. Le ministre avait alors tout de suite précisé que la piste n'était pas envisagée pour le moment :
"La coupure de deux jours c’est trop long, ils ne reviennent pas plus reposés.
L’idéal, ça existe dans des pays autour de nous, ce serait le mercredi et le samedi. Mais là on va se dire : "il fait de la provocation" !
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>> Dès l'arrivée de François Hollande au pouvoir, on trouve un Vincent Peillon en roue libre sur les rythmes scolaires . Le 17 mai, le ministre annonce un retour "à la semaine de cinq jours" pour la rentrée 2013. Une annonce freinée dès le lendemain par un Jean-Marc Ayrault pônant "la concertation".
Ségolène Royal avait même participé à la polémique estimant qu'une "journée de passation de pouvoirs" - celle de Luc Chatel à Vincent Peillon - n'était pas "le moment de faire des annonces".
>> Vincent Peillon en roue libre toujours, mais sur un tout autre sujet, le 14 octobre ... avec la dépénalisation du cannabis. Là encore, le ministre s'exprime à l'occasion du longue interview dominicale, sur France Inter cette fois-ci. Interrogé sur la mise en examen de Florence Lamblin, adjointe au maire du 13e arrondissement de Paris, dans une affaire de blanchiment d'argent lié au trafic de drogue, il en vient à parler cannabis. Et prône pour l'ouverture du débat.
Tollé à droite, recadrage à l'Elysée. Vincent Peillon devra rédiger un communiqué pour préciser qu'il s'agissait d'une "réflexion personnelle ".