VIDÉO - Bruno Le Maire s'agace : "Prenez une potiche, ça coûtera moins cher que de financer un ministre"

Publié à 12h52, le 16 novembre 2017 , Modifié à 11h36, le 26 décembre 2017

VIDÉO - Bruno Le Maire s'agace : "Prenez une potiche, ça coûtera moins cher que de financer un ministre"
Bruno Le Maire, ministre de l'Economie. © Capture écran "videos.assemblee-nationale.fr"

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie de son état, n'est pas content. Ce jeudi 16 novembre, l'Assemblée nationale débat de la loi de finances 2018. Mais alors qu'une quinzaine de députés viennent juste de s'exprimer sur des sujets divers, Bruno Le Maire se voit refuser par la présidente de séance Annie Genevard (LR) le droit de leur répondre.

Ce n'est pas que la présidente ne veut pas que le ministre s'exprime, seulement, la procédure ne prévoit pas de réponse à l'issue d'une discussion générale.

Plusieurs minutes plus tard, Bruno Le Maire a enfin la parole. Il s'énerve :

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On est en train de transformer l'Assemblée nationale en théâtre d'ombres et le ministre en potiche. Mais prenez une potiche, ça coûtera moins cher au contribuable que de financer un ministre de l'Economie et des Finances. J'insiste sur la nécessité qu'il y a, lorsqu'il y a 1h30 d'interventions de la part des députés, que le ministre puisse au moins avoir dix minutes, quinze minutes, de réponse sur des sujets aussi importants. [Bruno Le Maire est applaudi, NDLR]

"

Un passage isolé par le Lab à retrouver ci-dessous :

Plusieurs députés ont également exprimé leur incompréhension face à ce dialogue impossible. La chef de file des députés LREM de la commission des Finances, Amélie de Montchalin, a ainsi tweeté :

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Ce matin, "débats" en séance qui montrent le besoin urgent de réformer la procédure parlementaire : 1h30 de discours individuels sans que le Ministre puisse échanger. #AQuoiSertLeParlement ?

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Un tweet auquel a répondu Olivia Grégoire, députée LREM, qui qualifie cette situation d'"ubuesque" . "C'est frustrant que le ministre ne puisse pas répondre", a déploré pour sa part le communiste Alain Bruneel. "Sortons du règlement de temps en temps pour que le ministre ait deux, trois ou quatre minutes pour répondre", a suggéré le président du groupe MoDem, Marc Fesneau. Seule Marie-Christine Dalloz (LR) a défendu le règlement : "Ici, ce n'est que la répétition de la commission élargie, le ministre a déjà eu tout le loisir de répondre en commission."

La réforme de la procédure budgétaire est un débat qui monte dans les rangs LREM, notamment à l'occasion de l'examen des débats sur les 26 "missions" budgétaires, jugés répétitifs et sans valeur ajoutée par le groupe majoritaire par rapport à ceux en commission.

Amélie de Montchalin et Laurent Saint-Martin, vice-président LREM de la commission des Finances, ont ainsi appelé à modifier la répartition du temps parlementaire sur le budget avec l'objectif affiché de pouvoir davantage l'évaluer. Le président de la commission des Finances Eric Woerth (LR), un ancien ministre du Budget, a mis en place un groupe de travail sur le sujet.

Du rab sur le Lab

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