La vidéo circule sur le net depuis quelques jours grâce aux bons soins de l’UMP. On y voit Martin Hirsch expliquer à François Hollande -président du Conseil général de Corrèze - tout l’intérêt politique qu’il pourrait retirer du RSA, sans en payer le moindre centime.
Intitulée "François Hollande : le cynisme, c’est maintenant", la vidéo est en fait une vieille boule puante dénichée en premier par le Front national.
Rue89 a minutieusement retracé son parcours.
Ancienne trouvaille du Front national
Sur rue89.com
Martin Hirsch et François Hollande participent à un dîner. Le premier tente de convaincre le second de l’intérêt du tout nouveau RSA, financé par l’Etat mais distribué par les collectivités territoriales. Un intérêt électoral pour le président du Conseil général de Corrèze qui en retirerait les honneurs à moindre frais. L’échange fait rire toute la tablée.
L’extrait a été mis en ligne par l’UMP le 18 avril, suite d’une série de vidéos destinées à discréditer le candidat socialiste. Rue89a remonté le fil:
La "boule puante" a été dénichée à la base par un blog de soutien au Front national et provient des rushs d’un documentaire réalisé par Richard Puech. Celui-ci ne sait pas comment elles se sont retrouvées sur le net mais - comme nous l’avions expliqué ici - sa mise en ligne remonte au moins à 2009.
L’UMP n’a fait que la reprendre … mais en en tronquant une partie importante. A ce dîner assistait également un député UMP, Jean-Pierre Dupont, qui participe joyeusement à l’échange. Un détail soigneusement gommé dans le montage final.
Voici la scène non coupée. Jean-Michel Dupont apparait à la fin:
Contacté par Rue89, Martin Hirsch s’est dit choqué par cette récupération :
C’est n’importe quoi. Il y avait autour de cette table des gens de gauche et de droite, comme par exemple le prédécesseur de François Hollande, Jean-Pierre Dupont, de l’UMP.
A l’époque, les conseils généraux s’inquiétaient : ils ne voulaient pas se faire rouler comme ils avaient pu avoir le sentiment de l’être avec le RMI. J’expliquais donc, pour les rassurer, que l’attribution du RSA, financé à la fois par l’Etat et les départements, relevait du président du conseil général.