Emmanuel Macron doit bien rigoler à voir les divisions se créer au sein de LR comme au sein du PS. Son entreprise de « déstabilisation » et de recomposition de la vie politique suit son petit bonhomme de chemin et les partis éliminés au premier tour de la présidentielle se chamaillent.
Et alors que de nombreux socialistes voulaient soutenir Emmanuel Macron, la nomination du député-maire LR du Havre Edouard Philippe à Matignon en a refroidit plus d’un. Ainsi le PS et Jean-Christophe Cambadélis ont lancé une campagne pour rappeler les votes du nouveau Premier ministre lors du quinquennat Hollande. Et le sénateur socialiste Luc Carvounas, ex-proche de Manuel Valls, de pester contre Didier Guillaume, le patron des sénateurs PS, qui a répété ce mercredi 17 mai que "le PS est dans cette majorité parce qu’Emmanuel Macron est un progressiste qui porte beaucoup de nos idées". Ce qui irrite donc fortement Luc Carvounas qui demande au patron du PS de rappeler à l’ordre l’ancien directeur de campagne de Manuel Valls pendant la primaire :
"Je trouve que ce comportement de Didier Guillaume est un comportement de pyromane. Je pense à mes camarades en campagne comme Seybah Dagoma qui a en face d’elle un candidat de En Marche. Je pense à Najat Vallaud-Belkacem. Entendre de tels propos en pleine campagne électorale est inacceptable. Il n’a aucun mandat politique pour se permettre de parler de cette manière-là. Je demande à Jean-Christophe Cambadélis un rappel à l’ordre à Didier Guillaume qui n’a aucun mandat pour se comporter de cette manière-là, et qui est en train d’envoyer dans le mur celles et ceux qui ont le courage d’aller sous la bannière socialiste aux législatives. Cela suffit. Il est en train de parasiter le message des socialistes qui sont en campagne. C’est une faute politique et je la dénonce.
"
Une saillie à revoir en vidéo :
- @luccarvounas : "Je demande à @jccambadelis un rappel à l'ordre à @dguillaume26 ! Cela suffit ! C’est une faute politique !" #PS#PolMatpic.twitter.com/WMYmR59Q63
— LCP (@LCP) 17 mai 2017
"Je ne crois pas à la disparition du clivage droite-gauche", ajoute le sénateur PS qui insiste sur le fait qu’Emmanuel Macron "a décidé de nommer un Premier ministre LR qui n’a voté quasiment aucune des lois du précédent quinquennat". Et d’ajouter, amer :
"Je constate qu’un bon nombre de mes amis se rallient sous la bannière d’un chef de la majorité qui fait table rase du passé et de ce bilan.
"
Dans son viseur donc, Didier Guillaume, son patron de groupe à la chambre haute. Sur Sud Radio et Public Sénat ce mercredi, le sénateur PS avait lancé :
"Moi j’espère, je souhaite, que les socialistes soient dans cette majorité présidentielle. Ça ne nous empêchera pas de regarder les choses telles qu’elles sont. Mais enfin, sur les premières mesures qui sont proposées par le président de la République, elles correspondent totalement à ce que nous avons fait dans le précédent quinquennat et ce que nous avons fait de façon historique. Donc oui, je pense que les socialistes doivent être dans la majorité, et le moment venu devront affirmer qu’ils sont favorables à la déclaration de politique générale. [...] Il ne faut pas perdre notre identité [...] mais il faut avancer.
"