PLUTÔT MOURIR - Il a vraiment du mal à dire le mot magique, Éric Ciotti. Remercier les électeurs du PS d'avoir voté pour les candidats LR au second tour des régionales pour faire barrage au FN ? D'accord, mais du bout des lèvres seulement et sans les nommer clairement. Reconnaître que c'est grâce à la gauche que Paca et le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont été conquises par la droite ? Alors là, pas question.
Depuis le second tour des régionales, dimanche 13 décembre au soir, le député LR des Alpes-Maritimes est sur cette position - qui est aussi celle de Nicolas Sarkozy. Ce qui fait dire au porte-parole du PS Olivier Faure qu'il y a "des claques qui se perdent". Rebelote, mardi 15 décembre, sur France 5.
Invité de l'émission C à dire, Éric Ciotti commence par se féliciter du succès de la stratégie du "ni-ni" (ni retrait ni fusion) :
"Nos instances ont adopté une ligne et cette ligne était la bonne puisqu'elle nous a conduits au succès dans sept régions.
"
Sept régions, oui. Dont deux où les candidats LR, Xavier Bertrand et Christian Estrosi, ont bénéficié du retrait des candidats PS arrivés troisièmes et de l'appel au front républicain de la part de Solférino et de l'exécutif. Mis devant le fait accompli, Éric Ciotti élude :
"Nous ne sommes pas maîtres des décisions des électeurs de gauche. [...] Moi, j'ai dit merci à tous ceux qui ont voté pour les candidats - Xavier Bertrand, Christian Estrosi - là où il y avait ces débats.
"
Il remercie donc ces électeurs-là, sans prononcer le terme honni de "gauche". Quant au front républicain, il n'a sans doute pas servi à grand chose, d'après lui :
"- Éric Ciotti : Je note qu'en Alsace, en triangulaire [le candidat PS s'était maintenu contre l'avis du parti, ndlr], eh bien nous avons quand même gagné, malgré le maintien du Parti socialiste.
- France 5 : Vous auriez gagné en triangulaire, vous pensez, en Paca et dans le Nord ?
- Éric Ciotti : On ne refait pas l'histoire mais compte tenu de la mobilisation des nouveaux électeurs, on peut l'imaginer.
"
Non, non et mille fois non, les défaites de Marine Le Pen et de Marion Maréchal-Le Pen ne sont donc absolument pas à mettre au crédit du PS. Ne serait-ce qu'un peu.
Dès dimanche soir, Xavier Bretrand et Christian Estrosi, principaux bénéficiaires du front républicain, n'ont quant à eux pas hésité à remercier clairement l'électorat socialiste de s'être mobilisé en leur faveur. Mais Éric Ciotti ne va pas s'abaisser à ça, tout de même.