INSTANT TÉLÉ - Il aura fallu moins d'une heure à Éric Ciotti pour reprendre ses attaques contre le PS, qui a pourtant aidé à faire élire la droite dans plusieurs régions lors du second tour des élections régionales. 21 heures, dimanche 13 décembre sur Public Sénat et LCP : le député LR des Alpes-Maritimes est en duplex depuis le QG de campagne de Christian Estrosi et "remercie" certes "tous ceux qui ont voté pour" son champion, élu face à Marion Maréchal-Le Pen. Mais immédiatement, il veut s'adresser aux électeurs du Front national. Et c'est pour leur dire que leur parti "fait le jeu de la gauche".
Éric Ciotti explique :
"Nous avons l'obligation de dire à ces électeurs que seuls Les Républicains portent aujourd'hui l'espoir de l'alternance aux socialistes. Ne confondons pas tous les messages. Nous avons besoin d'une droite solide dans ses valeurs, dans ses convictions. Si nous interprétons ce message différement, eh bien nous laisserons encore plus de champ au Front national. Il faut que nous ayons demain l'affirmation de valeurs de droite très claires, très fortes, pour dire aux Français que seuls Les Républicains peuvent empêcher la réélection de François Hollande.
Et ce soir nous voyons bien, dans certaines régions où nous sommes en triangulaire, que le Front national fait le jeu de la gauche, fait le jeu de l'élection de présidents de gauche. C'est ce message qu'il faut garder à l'esprit aussi.
"
Car le PS a clairement limité les dégâts lors de ce second tour, emportant cinq régions, contre sept à LR et 0 pour le FN. Cinq candidats de la gauche sont donc sortis vainqueurs des triangulaires qui les opposaient à la droite et à l'extrême droite.
Retour plateau, sur les chaînes parlementaires. Le porte-parole du PS, Olivier Faure, est un tantinet énervé par ces déclarations du très droitier Ciotti. Il dit :
"Franchement : les bras m'en tombent. Ce monsieur vient d'expliquer à l'instant que le FN faisait le jeu des socialistes. Alors que vous avez entendu le résultat : monsieur Estrosi a gagné à moins de 45% des voix. C'est-à-dire que si la gauche ne s'était pas retirée, n'avait pas demandé à ses électeurs de voter pour monsieur Estrosi, monsieur Estrosi ne serait pas ce soir président. Et voilà que monsieur Ciotti, une heure après les résultats, se met à déjà insulter ces électeurs de gauche. Franchement, y'a des moments où y'a des claques qui se perdent.
"
À revoir dans cette vidéo isolée par Le Lab :
L'alliance de circonstance entre la droite et la gauche, pour faire barrage au FN, a vécu.