LES MOTS POUR LE DIRE – La ligne est claire et simple : le PS ne veut pas voir un nouveau député du Front national élu à Villeneuve-sur-Lot, où le candidat socialiste a été éliminé dès le premier tour de la législative partielle . De là à dire que les socialistes voteront pour le candidat de l’UMP, il n’y a qu’un pas que peu de membres de la majorité franchissent. Question de langage, question d’élément de langage.
Il y a ceux, au PS, qui veulent "faire barrage" au Front national, comme Harlem Désir ou encore Marisol Touraine, et ceux qui appellent ouvertement à voter pour l’UMP.
>> "Faire barrage au FN"
Invité de RTL ce lundi 17 juin, le premier secrétaire du PS était interrogé ainsi sur le fait de savoir si les électeurs devaient voter pour le candidat UMP au second tour. Réponse sans ambiguité du patron de la rue de Solférino :
"Oui, c'est notre position, elle est constante. Moi je ne suis pas dans le ni-ni, dans l'ambiguïté comme Jean-François Copé.
"
Et de poursuivre, pointant le nécessaire "cordon sanitaire" :
"Je ne veux pas que le Front national tire parti des difficultés de notre pays, je crois qu'il n'apportera aucune réponse. Donc il faut qu'il y ait ce cordon sanitaire, il faut qu'il y ait cette attitude républicaine (...).
Nous allons donc demander aux électeurs dans cette circonscription de faire barrage au Front national.
"
Voter UMP ? Harlem Désir ne dit pas ces mots. Marisol Touraine, seule ministre interrogée sur le sujet ce lundi, sur Europe 1 , ne dit pas autre chose. Et le vocable utilisé est proches :
"Evidemment, il faut empêcher l'élection d'un candidat du Front National, la ligne socialiste n'a jamais varié sur ce point-là, contrairement aux interrogations, aux doutes, qui peuvent s'exprimer à droite quand la situation réciproque apparait.
On sent que les leaders de l'UMP ont du mal à appeler à aller voter pour un candidat de gauche, socialiste en l'occurrence. Il faut empêcher que le candidat du Front National puisse l'emporter.
"
>> "Voter UMP"
Invité quant à lui de la matinale de LCI, ce lundi, Jean-Christophe Cambadélis prend beaucoup moins de pincettes. Pour le député PS de Paris, secrétaire national du parti à l’international, l’éviction du candidat socialiste dès le premier tour de la législative partielle à Villeneuve-sur-Lot doit "amener à une réflexion".
Et le sniper du PS, connu pour ses prises de positions tranchées (et pas toujours assumées, comme un billet de blog contre Barroso ), de reprendre d’abord l’élément de langage commun des socialistes :
"Il faut le front républicain pour battre le candidat du Front national.
"
Puis, relancé sur le sujet, Jean-Christophe Cambadélis se fait plus précis, et tombe la langue de bois pour dire clairement :
"On appelle à voter UMP.
"