Bruno Le Maire l’a reconnu : il n’a "pas réussi à mettre ses tripes sur la table" lors du premier débat de la primaire de la droite. Alors, le député LR de l’Eure se rattrape sur France 3 ce 30 octobre en attaquant Nicolas Sarkozy.
Serait-il prêt, comme son concurrent, à voter François Hollande face à Marine Le Pen ? Bruno Le Maire refuse d’envisager cette hypothèse. Mais en profite pour moquer les revirements successifs de l’ancien Président, qui autrefois prônait le "ni-ni" :
"Les revirements de Nicolas Sarkozy sur tout un tas de sujets, vous y êtes comme moi tout à fait habitués. On a eu le revirement sur la loi Taubira : 'Il faut abroger la loi Taubira puisque ça vous fait plaisir. Ah ben non, finalement on l’abroge pas.' On l’a eu sur l’environnement : 'priorité absolue, puis finalement c’est plus une priorité'. On l’a eu sur l’ouverture à gauche où en 2007, il n’y avait rien de plus urgent, après avoir été élu par le peuple de droite, d’ouvrir le gouvernement à gauche. Et puis maintenant, le voilà qui critique Alain Juppé quand il tend la main vers la gauche. Donc tous ces revirements-là montrent un manque de cohérence et de ligne politique.
"
Après cet aveu au micro de Jean-Jacques Bourdin, Nicolas Sarkozy a rapidement tempéré en assurant qu’il ne remettait pas en question la politique du "ni-ni" (ni gauche, ni Front national), décidé juste avant les élections régionales de décembre dernier, lors d’un bureau national des Républicains.
Bruno Le Maire, lui, refuse de dire s’il ferait exception à cette règle pour l’élection présidentielle, comme Nicolas Sarkozy. Il élude :
"Je vais me battre dans les semaines qui viennent pour que ce cas de figure, d’ailleurs totalement improbable quand on voit la situation de François Hollande dans les sondages - que vous aimez tant - ne se produise pas. Je ne réponds pas aux questions hypothétiques. On peut aussi envisager une configuration où vous auriez Jean-Luc Mélenchon et Jean-Frédéric Poisson au deuxième tour de l’élection présidentielle. Je n’envisage pas ces hypothèses-là. Ce sont des hypothèses totalement théoriques. On peut les multiplier à l’infini. Ça n’intéresse pas les Français.
"
Et le prétendant à l’Élysée de conclure :
"Je combats le Front national et je combats les années de socialisme de François Hollande qui se soldent par un appauvrissement de tous les Français et un déclassement de la France. Et je porte [...] l’idée qu’en 2017, enfin, on va tourner la page de cette vieille politique.
"
Bruno Le Maire choisit donc de faire de la pub pour son programme axé sur le "renouveau". Cela lui permet d’éviter d’être, lui aussi, associé au terme du "revirement" en confessant - trop tôt et de façon hypothétique - un vote Hollande face à Le Pen.
À LIRE SUR LE LAB :
> Même s’il voterait Hollande face à Le Pen, Sarkozy ne renonce pas (totalement) au "ni-ni"