"Mon parti, c’est ma région." C’est sur cette base locale que Xavier Bertrand, qui a quitté Les Républicains au lendemain du sacre de Laurent Wauquiez (et pendant que ce dernier était au 20h de TF1), veut construire son avenir politique. "Ce n’est pas acceptable de claquer la porte de sa famille politique dans ces conditions", a pesté en retour le nouveau président de LR devant ses députés, mardi, alors que plusieurs de ses proches dénonçaient les ambitions élyséennes trop marquées du président des Hauts-de-France. Des ambitions présidentielles qui l’ont, selon eux, poussé à prendre cette décision radicale.
Xavier Bertrand, qui depuis son élection face à Marine Le Pen en 2015 martèle qu’il veut faire de la politique "autrement" , ne le cache d’ailleurs pas. Ainsi Le Figaro de ce mercredi 13 décembre révèle une confidence tenue par l’ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy, "convaincu d’être un rival pour Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez" :
"J’ai un agenda pour 2022.
"
Tiens donc, mais que se passe-t-il en 2022 ? La phrase est aussi limpide que la détermination de Laurent Wauquiez à être lui-aussi sur la ligne de départ de la prochaine élection présidentielle. "J’ai des idées très précises sur la façon dont on doit établir une nouvelle ligne politique et stratégique à droite", assurait Xavier Bertrand pour défendre ce calendrier et sa stratégie.
L’objectif de Xavier Bertrand en quittant le parti si longtemps avant l’échéance de 2022 ? "Réussir à être à l’avant-garde dans le débat à droite, comme Nicolas Sarkozy en 2007", décrypte pour Le Figaro un proche du patron des Hauts-de-France.
En claquant la porte de LR, Xavier Bertrand rejoint le Premier ministre Edouard Philippe dans les ténors politiques sans parti. Mais, jusqu’à preuve du contraire, le juppéiste rallié à Emmanuel Macron n’a pas, lui, "d’agenda pour 2022".