Gérard Larcher est président du Sénat et il en est très heureux. D'ailleurs, ne venez pas lui dire que son auguste institution est inutile, sinon il se fâche tout rouge. Mais Gérard Larcher n'est pas que sénateur UMP des Yvelines depuis 1986 (avec une interruption de 3 ans pour cause de portefeuilles ministériels de 2004 à 2007). Non. Gérard Larcher est bien plus que cela.
Le Monde lui consacre un portrait, dans son édition datée du 5 mai (article payant). Le Lab y a repéré 5 infos qui avaient semble-t-il échappé au commun des mortels.
- 1. Il est aussi fort en informatique que Chirac
Certains ont dépeint l'ancien président de la République comme taquinant gentiment "le mulot". L'ancien maire de Rambouillet, lui aussi, a mis quelques temps à passer le cap de la révolution numérique. Le Monde écrit :
"[Il] n’utilisait que le Minitel à la mairie de Rambouillet jusqu’en 2008.
"
On ne sait en revanche pas qui d'autre utilisait encore cette superbe technologie made in France. Aujourd'hui, Gérard Larcher essaye de rattraper son retard sur les internets.
- 2. Il est aussi fort sur le terrain que Chirac
Et attention, la comparaison avec l'ex-chef de l'État ne s'arrête pas là. Au-delà de cette même appétence pour les nouvelles technologies, l'élu des Yvelines a surtout puisé chez Jacques Chirac la recette pour maîtriser un secteur bien particulier de la vie politique : le terrain. "Sur le terrain, le parlementaire reste un pratiquant des méthodes chiraquiennes : lever aux aurores, affabilité excessive et levage de coude engageant", écrit en effet Le Monde.
Pas un mot, cependant, sur un éventuel amour pour les bovins. Mais puisqu'il est vétérinaire de formation, on lui accorde d'office un point "cul des vaches".
- 3. Avec lui, tout est très lent
Les sénateurs se plaisent à répéter que le palais du Luxembourg est le temple du "temps long" parlementaire, celui de la réflexion et de la sagesse. Mais ce luxe de la lenteur, Gérard Larcher se le payait déjà avant de devenir sénateur. À Rambouillet, il l'avait érigé en méthode de travail, comme le raconte Le Monde :
"En prenant cette commune à la gauche en 1983, M. Larcher y a imposé son tempo, notamment aux conseils municipaux qu’il faisait rarement durer moins de quatre heures.
"
Un chouïa longuet, en effet. "Chaque délibération était pour lui l’occasion de faire un exposé sur la bonne gestion de la majorité et de la mairie sous son autorité", se souvient Jean-Luc Trotignon, conseiller municipal d’opposition. Jean-Frédéric Poisson, député UMP et ancien adjoint de Gérard Larcher à Rambouillet, abonde : "Il ne sait pas faire court, il a besoin de montrer qu’il contrôle, qu’il sait".
- 4. Il a une ligne directe avec l'exécutif
Troisième personnage de l'État au titre de la Constitution, Gérard Larcher ne s'arrête pas à un prestige de papier. Il soigne ses réseaux et "se targue d’avoir l’oreille du Premier ministre et assure qu’une 'relation de confiance' s’est nouée avec François Hollande qui l'a 'régulièrement informé' durant les attentats du mois de janvier", écrit Le Monde.
- 5. Il est "capable de croquer deux ou trois morceaux de sucre avec son café"
Ce qui est beaucoup.