Les réactions suite à l'attentat perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo du 7 janvier continuent de s'enchaîner. Alors que Nicolas Dupont-Aignant a été le premier à briser l'union nationale en demandant au gouvernement de "s'expliquer", Louis Aliot l'a rejoint en demandant de "la fermeté" au gouvernement suite à ces attaques.
Invité à s'exprimer sur Sud Radio, le vice-président du Front National a d'abord affirmé que ses pensées allaient "aux victimes et aux familles de celles-ci". Puis, interrogé sur l'origine de cette attaque, il déclare :
"Ecoutez, je ne sais pas, des réseaux, des cellules. Vous savez aujourd'hui, nous avons oublié un peu trop que nous sommes le pays de Merah, nous sommes le pays de M. Nemmouche, nous sommes le pays qui envoit le plus de djihadistes aujourd'hui vers l'Etat Islamique pour faire la guerre dans le Proche et Moyen-Orient. Voilà, la France, c'est ça aujourd'hui. Donc la menace, elle est chez nous, sous nos yeux. On ne peut aujourd'hui que demander la plus grande fermeté.
"
Puis, le vice-président du FN a affirmé vouloir respecter l'union nationale, estimant cependant que "le problème c'est que, systématiquement, le gouvernement en appelle à l'union nationale".
La présidente du Front National, interrogée par RTL et l'AFP, estime, elle, que cette attaque est "un attentat terroriste commis par des fondamentalistes islamistes" avant de demander à son tour de "s'interroger sur la gravité de la menace actuelle" :
"Il sera temps dans les heures qui viennent de s'interroger sur la gravité de la menace, sur les moyens mis en œuvre pour lutter contre cette menace, tout ceci nécessite d'attendre l'arrestation de ces assassins qui semblent être des soldats (...) Il y a une professionnalisation des attentats.
"
Un peu plus tard dans l'après-midi de mercredi, Marine Le Pen a diffusé une courte déclaration sur le site du FN. L'eurodéputé y a précisé son propos concernant ce qu'elle a qualifié de "guerre" à la France :
"C'est ma responsabilité de dire que la peur doit être surmontée. Et de dire que cet attentat doit au contraire libérer notre parole face au fondamentalisme islamique (...). Ne pas se taire et commencer par oser nommer ce qui s'est passé, ne pas craindre de dire les mots.
"
Tout en appelant à ne pas assimiler "nos compatriotes musulmans attachés à notre nation et à ses valeurs et ceux qui croient pouvoir tuer au nom de l'islam", Marine Le Pen a mis en garde, manifestement à l'adresse du gouvernement :
"Mais cet évident refus de l'amalgame ne doit pas non plus être l'excuse de l'inertie ou du déni.
"
[Edit 18h35] Alors que les appels à l'union nationale (à l'image d'un communiqué commun de tous les présidents de groupe à l'Assemblée nationale) et les rassemblements en hommage aux victimes se multiplient partout en France, le maire FN de Beaucaire, Julien Sanchez, met directement en cause "nos gouvernants" et fait le lien avec le djihad en Syrie :
On dit les 3 terroristes traqués.Normal.
Combien d'autres arrivent ou reviennent formés de Syrie en France à cause de nos gouvernants?
Stop!
— Julien Sanchez (@jsanchez_fn) 7 Janvier 2015
Au mois de novembre, Marine Le Pen avait elle aussi évoqué la responsabilité des "dirigeants" français face au phénomène des départs pour le djihad, proposant de "les mettre devant les tribunaux".
Quelques minutes plus tard ce mercredi, Julien Sanchez publie deux autres tweets illustrant l'ambiguïté de ses sentiments :
Entendre tous ces élus de droite et de gauche qui nous disaient que l'islamisme n'était pas un sujet s'exprimer sur Charlie Hebdo. Indécent.
— Julien Sanchez (@jsanchez_fn) 7 Janvier 2015
Lire ts ces messages de français se réjouissant de l'attentat car "il fallait que les dessins ne restent pas impunis". Avoir envie de vomir.
— Julien Sanchez (@jsanchez_fn) 7 Janvier 2015
Edit 17h55 : Déclaration de Marine Le Pen diffusée sur le site du Front national