X5 - Il y a le fond et la forme. Pour le fond, Bernard Cazeneuve s'est livré ce 26 juillet à un réquisitoire en règle contre la manifestation prévue ce jour contre l'intervention israélienne à Gaza, interdite par la préfecture. "Responsables des débordements" et "passibles de sanctions pénales", les organisateurs du mouvement sont prévenus par le ministre de l'Intérieur.
Sur la forme, Bernard Cazeneuve s'est fait plus lyrique qu'à l'habitude. Le ministre a en effet usé d'une figure de style bien connue du président, l'anaphore, consistant à répéter à plusieurs reprises le même début de phrase pour appuyer son propos.
Dans la bouche de Cazeneuve, ça donne ça :
Etre républicain, c'est à la fois garantir le droit de manifester, et prévenir la violence et la diffusion de messages extrêmistes lorsqu'ils constituent des incitations à la discrimination et à la haine, notamment antisémite.
Etre républicain, c'est se conformer au droit à tout instant, notamment lorsqu'il est rappelé par le Conseil d'Etat, juge des libertés publiques.
Etre républicain, c'est chercher à tout moment à faire prévaloir la raison sur la passion.
Etre républicain, c'est chercher à tout prix l'apaisement plutôt que d'attiser les tensions.
Etre républicain enfin, c'est s'indigner de toutes les atteintes aux droits de l'homme, d'où qu'elles viennent, car l'universalité de la déclaration des Droits de l'homme qui inspire la République, ne distingue pas entre les enfants persécutés à travers le monde, elle ne distingue pas les enfants de Gaza et ceux d'Israël dont les vies se valent.
On ne compte plus les anaphores utilisées par les responsables de gauche. Inauguré par François Hollande avec son fameux "moi, président" (réutilisé à de nombreuses reprises depuis), Manuel Valls s'est également tenté à l'exercice.