Nicolas Sarkozy l’a dit au Figaro, lundi 2 mars, pour lui : "voter pour le FN au premier tour [d’une élection], c’est faire gagner la gauche au second". Un raisonnement que le président de l’UMP théorise comme le "FNPS", un acronyme imaginé pour répondre à l’"UMPS", régulièrement mis en avant par le FN pour renvoyer les deux partis dos à dos. Mais le concept ne séduit pas tout le monde à l’UMP.
Invitée des 4 vérités de France 2, mardi 3 mars, la députée UMP Valérie Pécresse s’est ainsi montrée plus que réservée quant à l’association faite par le président de l’UMP entre le Front national et le Parti socialiste. Elle a déclaré :
"D’abord ce que je veux dire, c’est que l’UMP ne fera aucune alliance avec le Front national. Et moi, à titre personnel, je ne place pas le Front national et le Parti socialiste au même niveau.
"
Et l’élue des Yvelines de préciser les raisons pour lesquelles elle se démarque du raisonnement de Nicolas Sarkozy en se lançant dans une violente diatribe contre le parti de Marine Le Pen :
"Moi, personnellement, je considère qu’on ne peut voter ni pour le Front national qui, objectivement, n’apporte aucune solution au problème. Vous avez vu qu’ils se sont félicités avec Jean-Luc Mélenchon de l’arrivée de Syriza en Grèce et qu’aujourd’hui, maintenant que les Grecs sont obligés d’avaler leur chapeau, on n’entend plus le Front national. Donc on voit bien que le Front national est dans la démagogie, donc on ne peut pas voter pour le Front national qui n’a pas les solutions au problème.
"
Des critiques qui ne constituent pas pour autant un blanc-seing pour le Parti socialiste. Si, pour la présidente du groupe UMP au conseil régional d’Île-de-France, le Front national "n’a pas les solutions"; le PS, lui, "emmène le pays dans le mur" parce qu’"on est dans l’overdose fiscale". Une position proche du ni-ni que la députée résume en une formule :
"Je combats le Front national parce que ce ne sont pas mes valeurs ; je combats le Parti socialiste parce qu’il envoie le pays dans le mur.
"
Une manière de renvoyer dos à dos les deux partis, tout en se déclarant opposée au FN et ses valeurs. On n'est pas si loin de la position qu'avait défendue... Nicolas Sarkozy, entre les deux tours de la législative partielle du Doubs, en appelant en priorité à faire barrage au Front national (vote PS, vote blanc ou abstention).
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[Bonus Track] Macron "pas loin de ce que dit la droite"... en privé
La députée des Yvelines semble bien connaître Emmanuel Macron. Ainsi, Valérie Pécresse assure qu’"en privé" le ministre de l’Economie serait assez proche des velléités réformatrices de l’UMP. Mais seulement en privé. L’élue UMP explique:
"Macron en privé, n'est pas loin de ce que dit une partie de la droite sur les réformes, simplement il ne le fait pas! Sur tous les sujets, il ne le fait pas.
"