Une fois de plus, Mediapart et Le Petit Journal ne seront pas de la partie. Le Front national leur a refusé l'accès à son congrès, qui aura lieu à Lyon samedi et dimanche. Officiellement, le parti de Marine Le Pen ne peut accéder à toutes les demandes d'accréditation "pour des raisons de sécurité".
Voici ce qu'explique le FN, dans un mail que Mediapart a transmis à l'AFP :
"Nous ne pouvons donner suite à votre demande d'accréditation au congrès du Front national en raison du grand nombre de journalistes et photographes pour des raisons de sécurité.
"
Mais le vice-président du parti d'extrême droite, Florian Philippot, a livré une raison un tout petit peu différente pour justifier ce refus, lundi 24 novembre sur I>Télé. Voici ce qu'il a expliqué :
"- Florian Philippot : C'est pas nouveau. On accepte au congrès du Front national les militants du Front national et les médias, on n'accepte pas les militants des autres partis.
- I>Télé : Le Petit Journal est un parti politique ?
- Florian Philippot : Ce sont des militants, il faut l'assumer. En tout cas ce sont des militants anti-Front national. [...] Ce ne sont pas des médias, ce ne sont pas des journalistes.
"
Petit rappel, au cas où : les reporters du Petit Journal ont bel et bien leur carte de presse. Mais alors que la journaliste le lui fait remarquer, Florian Philippot ne se démonte pas :
"C'est triste pour la carte de presse et les journalistes.
"
Mediapart n'est pas épargné non plus par le numéro 2 du FN :
"'Mediapart' a refusé une interview à Marine Le Pen au moment de la présidentielle. Qu'est-ce qu'un grand média qui interviewe tous les candidats sauf une en considérant qu'elle n'est pas démocrate ? [...] Eh bien, nous rendons la pareille à ce pseudo média militant.
"
Le FN refuse régulièrement à ces deux médias l'accès à ses événements. En septembre, une journaliste de Mediapart avait pu accéder normalement à l'Université d'été des jeunes FN à Fréjus, le samedi matin, avant de s'en voir refuser l'accès dans l'après-midi. Plusieurs journalistes avaient alors décidé de ne pas suivre les travaux de l'après-midi.
Réaction de Marine Le Pen, à l'époque :
"'Mediapart' a organisé toute une série de débats pendant la présidentielle. Ils ont dit clairement dans un texte: 'Nous inviterons tous les candidats à la présidentielle sauf Marine Le Pen'. S'ils invitent tout le monde sauf moi, moi j'invite tous les journalistes sauf Mediapart [...]. En faisant ça, 'Mediapart' rompt avec la déontologie journalistique.
"