Il a parlé. Il récolte les fruits de ses propos. Jeudi 11 septembre, dans Le Point, Aquilino Morelle s'est dit victime, comme Arnaud Montebourg dont il est proche, d'une "purification ethnique". Son renvoi de l'Élysée, où il conseillait François Hollande, n'est donc pas dû selon lui aux soupçons de conflits d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique. Comme l'exclusion de Montebourg ne serait pas liée à ses prises de position à rebours de la ligne gouvernementale. Non. Tout ça, c'est un coup des hollandais.
Les mots choisis par Aquilino Morelle, cette "purification ethnique", ont profondément choqué, et pas seulement les hollandais historiques. Jeudi 11 septembre, François Lamy, proche de Martine Aubry, a violemment dénoncé les propos de l'ancien conseiller :
Aquilino Morelle, le résultat d'une purification ethnique c'est ça ! #honteuxpic.twitter.com/0AsGRFq8rq
— François Lamy (@lamy_f) 11 Septembre 2014
Sous les mots de l'ancien ministre délégué à la Ville, une photo de cercueils après le génocide de Srebrenica. En juillet 1995, durant la guerre de Bosnie, près 8.000 hommes et garçons musulmans avaient été tués par l'armée serbe.
Jeudi, dans Le Point, Aquilino Morelle avait évoqué sans le nommer un autre génocide, celui perpétré au Rwanda en 1994. Voici ce qu'il a dit en parlant de son renvoi de l'Élysée :
La logique qui est en œuvre est une logique de purification ethnique. C'est les Hutus contre les Tutsis. Tout cela est limpide. On a commencé par moi, et maintenant Arnaud [Montebourg, ndlr]. Là, ils ont signé leur crime. C'est d'une pureté !
Peu après la publication de ses mots, Aquilino Morelle s'est défendu, expliquant s'être fait piéger par la journaliste du Point. "[Elle] voulait me revoir à titre amical et m'a extorqué des pseudos confessions. Elle ne manque pas de fourberie cette jeune femme", a-t-il dit à Europe 1.