CONTRE-ATTAQUE - Plusieurs membres du gouvernement et de la majorité ont réagit aux propos prêtés à Aquilino Morelle. "Manque de pudeur", "irresponsable", les critiques pleuvent sur l'ancienne plume de François Hollande qui a dressé un parallèle son éviction de l'Elysée au génocide rwandais en se déclarant victime d'une "purification ethnique" dans le Point, sorti le 11 septembre. Certaines figures socialistes n'ont pas hésité à attaquer l'ancien conseiller du président de la République. Premier à s'exprimer, Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale a été le plus violent sur l'antenne de LCI/Radio Classique :
Je ne comprends pas ce manque de pudeur. Je ne comprends pas cette utilisation de mots qui ont un sens. Soit il ne les connait pas, soit il décide d’assumer son outrance. Quand on a été faire cirer ses pompes à l’Elysée, ça n’autorise pas tout. [...] Sa liquidation politique elle s’est faite par le bas, elle s’est faite pas ses pompes donc il n’a rien à reprocher aux autres et il a tout à reprocher à son comportement.
Puis c'est Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture qui s'en est pris aux propos de l'ex-conseiller en communication de François Hollande, sur France 2:
Qu'est-ce que j'en pense ? Mais absolument rien ! Quand je vois les mots qui sont utilisés, "buter", "ethnis" , "Tustis", tout ça. Mais on est où ? Est-ce que ces gens peuvent, de temps en temps, être un peu responsables ? […] S'exprimer comme ça, avec les mots que j'ai vu, je n'ai pas lu encore mais on me l'a indiqué, c'est irresponsable. Ça n'a aucun sens [...] Donc il faudrait que chacun revienne un peu les pieds sur terre.
Michel Sapin y a aussi été de sa petite pique à l'encontre du proche d'Arnaud Montebourg. Invité sur France Info, le ministre de Finances a condamné les propos d'Aquilino Morelle en lui conseillant de "garder le silence":
J’aurai moins de paroles respectables ou en tout cas de respect pour la manière dont Monsieur Aquilino Morelle s’exprime. Je pense que le mieux qui pourrait lui arriver c’est de garder le silence. Quelle est cette impudeur de ceux qui ont eu l’honneur de servir l’État et qui tout d’un coup s’exposent comme ça pour s’excuser d’avoir fait cirer leurs chaussures à l’Élysée?
Les deux ministres font référence aux visites d'un cireur de chaussures à l'Élysée pour s'occuper uniquement de la collection d'Aquilino Morelle. Et si ces hollandais historiques s'en prennent à l'ancien conseiller de François Hollande, le plus sévère reste François Lamy, ancien ministre délégué à la Ville qui, dans un tweet publié le 11 septembre, publiait une photo du génocide de Srebrenica avec des cercueils alignés en interpellant Aquilino Morelle sur ses propos.