MALTRAITANCE - Jean-Christophe Cambadélis aurait-il souhaité voir son prédécesseur à la tête du PS, Harlem Désir, devenir numéro 2 du gouvernement ? Vraisemblablement pas, mais le nouveau patron de la rue de Solférino explique, dans une interview au Point, ce mardi 20 mai, qu’il aurait souhaité que le titulaire du maroquin des Affaires européennes soit plus haut dans la hiérarchie gouvernementale.
J'ai défendu l'idée que le deuxième rang protocolaire du gouvernement, avec le Premier ministre, devait être le ministre des Affaires européennes.
"Je n’ai pas été entendu", déplore-t-il alors que le portefeuille des Affaires européennes a été rétrogradé d’un ministère délégué – Bernard Cazeneuve sous le gouvernement Ayrault – à un secrétariat d’Etat distribué à Harlem Désir, en mode "exfiltration" de Solférino, envoyant de facto un triple mauvais message sur l'Europe.
Jean-Christophe Cambadélis dit également "regretter" la place accordée traditionnellement et "historiquement" à l’Europe dans les gouvernements français. De droite, comme de gauche.
Historiquement, le ministre des Affaires européennes français est subordonné au domaine régalien du chef de l'État, à l'action du Premier ministre et au ministre des Affaires étrangères. Ce n'est pas un ministre majeur, même s'il a un rôle important de liaison avec d'autres capitales. Je le regrette.
Lorsque les ministres de plein exercice du gouvernement Valls avaient été annoncés, l’opposition s’était émue de l’absence de portefeuille européen, à l’approche des élections européennes du 25 mai. Une semaine plus tard, Harlem Désir quittait le parti pour rejoindre le gouvernement. Comme simple secrétaire d’Etat.