CALCUL - Ce 23 juillet, Jean-Luc Mélenchon participera à la manifestation pro-palestinienne organisée à Paris et autorisée par le ministère de l'Intérieur, après deux interdictions le week-end précédent. Mais le coprésident du Parti de gauche est loin de se satisfaire de cette autorisation : il voit un "calcul" dans la gestion globale du gouvernement pour "allumer un incendie qui leur servirait".
Interrogé par RTL ce mercredi matin, celui qui a pourtant expliqué vouloir s'effacer se montre très virulent à l'égard de la gestion par l'exécutif des débordements liés aux mobilisations de soutien à Gaza. Il pense y voir une stratégie consistant à faire "monter en puissance le lepénisme" en "provocant en France une espèce de confrontation". La montée de Marine Le Pen étant selon lui voulue par François Hollande pour avoir une chance d'être réélu en 2017.
Voilà ce qu'il explique au micro de RTL :
Le gouvernement a fait tant de maladresse que je me dis que c’est un calcul. On se demande s’ils n’allument pas eux-mêmes un incendie qu’ils souhaitent, de façon à provoquer en France une espèce de confrontation qui leur servirait.
Je me demande dans quelle mesure c’est pas leur façon à eux de préparer une absurde montée en puissance du lepénisme car qui peut croire sérieusement qu’à part une poignée d’énergumènes, il y aurait en France, dans la protestation contre l’agression de Gaza, de l’antisémitisme ? Ne changeons pas de sujet, ce n’est pas la question qui est posée aujourd’hui !
François Hollande et Manuel Valls ont parlé "d'antisémitisme" après des heurts à Barbès et à Sarcelles le week-end du 19 juillet, en marge de manifestations pro-Gaza. Jean-Luc Mélenchon leur reproche de "changer de sujet" :
Bien sûr qu’il y a toujours eu des antisémites en France et nous avons d’innombrables raison d’être méfiants et vigilants. Mais il y a aussi une manière de tout ramener à cette question qui interdit le débat. On n’a plus le droit de réfléchir, de parler ou aussitôt quelqu’un sort le rayon paralysant qui vous traite d’antisémite.
Il ne faut pas, sous le prétexte du risque d’antisémitisme, accepter la violence qui est commise et les crimes de guerre qui sont commis à Gaza.
A lire également sur le Lab :