MERCATO – En juin 2013, le député UMP de la Drôme Hervé Mariton se séparait de son assistante parlementaire Jeanne Pavard. La jeune femme s’était apparemment trompée d’épicerie et penchait plus vraisemblablement pour le Front national que pour la droite républicaine.
Un an après, Jeanne Pavard n’a pas quitté le monde politique. Mieux, elle a rejoint le camp dont elle était finalement plus proche. Depuis juillet 2014, elle est attachée parlementaire au… Front national, comme elle l’affiche elle-même sur Linkedin.
Le Front national, comme le site du parlement européen, le confirme : Jeanne Pavard, ancienne assistante parlementaire d’Hervé Mariton travaille aujourd’hui pour le député européen FN Jean-François Jalkh. Auparavant, elle a été la directrice de campagne d’Aymeric Chauprade, tête de liste FN en Île-de-France pour les européennes.
Le transfert s’est fait naturellement, comme l’explique Jeanne Pavard au Lab. "J’avais fait la promotion du livre d’Aymeric Chauprade, Chronique du choc des civilisations (Editions Chronique, 2011), puis il m’a proposé de diriger sa campagne pour les européennes. Ils ont voulu me garder au Front. J’ai donc travaillé au service Élections. Et puis, comme il avait besoin d’assistants au Parlement européen…", raconte-t-elle.
Le carton du FN lors des élections européennes a donc offert un job à l’ancienne assistante parlementaire d’Hervé Mariton. Ce qui n’est pas pour lui déplaire. Elle poursuit :
"Il y a beaucoup de gens qui passent de l’UMP au Front. Maintenant qu’on a des députés, c’est normal. On rejoint, on travaille pour des personnes plus en phase avec nos idées. Je n’ai jamais voté pour l’UMP.
J’ai une relation plus proche avec Aymeric Chauprade qu’avec Hervé Mariton. On se connait bien, on parle idéologie et on est d’accord.
"
Ce qui rend beaucoup plus compréhensible la rupture avec Hervé Mariton. Contacté par Le Lab, le candidat à la présidence de l'UMP explique :
"J’ai constaté à un moment une distance politique importante, une incompatibilité qui semble aujourd’hui se confirmer.
"
Au printemps 2013, Jeanne Pavard avait fait part au député UMP de son intention de le quitter. Les deux sont tombés d’accord sur le principe d’une rupture conventionnelle. Peu après, Mediapart (article payant) révélait les penchants frontistes de l’assistante.
"Le fait qu’elle souhaitait partir était établi", assure Hervé Mariton. Ce que confirme Jeanne Pavard. "J’avais signé une rupture conventionnelle. Je suis partie comme prévu. Mais c’est vrai qu’à cause de l’article, mon départ a fait un peu plus de bruit que prévu", glisse-t-elle.