Manuel Valls s'est rendu ce mercredi 27 août à Jouy-en-Josas pour l'université d'été du MEDEF, où il a prononcé un discours qui ressemblait à un long message d'amour. Il qualifie de "posture" l'opposition entre "la gauche et les entreprises". Or, pour le Premier ministre, "notre pays crève des postures". Mais ce n'est pas la première fois que la France crève de quelque chose, si l'on écoute Manuel Valls. Petit florilège des cause principales de mortalité de la France :
3 mars 2012 : "Ce pays crève des injustices et les inégalités"
L'archive est croustillante : Manuel Valls, alors directeur de la communication de la campagne présidentielle de François Hollande, défend la tranche d'impôt à 75% pour les plus riches. Un impôt supplémentaire qui s'inscrit alors dans une logique où "chacun doit contribuer à proportion de ses revenus". En effet, pour celui qui n'était alors que député, "Ce pays crève des injustices et des inégalités".
12 mai 2014 : "Le pays crève des polémiques absurdes"
Jean-François Copé trouve "profondément choquant" le fait que Christiane Taubira ait parlé de "karaoké d'estrade" pour justifier le fait qu'elle n'ait pas chanté la Marseillaise lors d'une cérémonie. Ni une, ni deux, le Premier ministre vient en aide à la ministre de la Justice. "Le pays crève de ces polémiques absurdes qui font perdre du temps et détournent nos compatriotes de l'essentiel," déplore-t-il.
3 juin 2014 : "Notre pays crève des polémiques " (bis)
Manuel Valls répond à une question de la députée UMP Virginie Duby-Muller sur la réforme pénale qui, d'après elle, voudrait viser les prisons. Manuel Valls réplique à nouveau et prend soin d'ajouter un adverbe : "notre pays crève littéralement de ce genre de polémiques".
26 août 2014 : "On crève de débats idéologiques"
Sur France 2, Manuel Valls fait le service après-vente de son nouveau gouvernement. Il répond aux critiques concernant la nomination d'Emmanuel Macron au ministère de l'Economie. Cet ancien banquier d'affaires, très proche politiquement de Manuel Valls, déplait à gauche du PS, et à la gauche du PS même. Le Premier ministre regrette le procès d'intention : "Ça fait des années qu'on crève de débats idéologiques (...) des critiques qui à mon avis sont surannées"
27 août 2014 : "Ce pays crève des postures"
Dans la continuité de son service après-vente, Manuel Valls se rend à l'université d'été du MEDEF avec un leitmotiv : "J'aime l'entreprise". Et son amour ne saurait souffrir l'opposition traditionnelle que l'on fait entre la gauche et le patronat : "Tout cela nous a fait perdre trop de temps et ce pays crève de ces postures".