On l’avait presque oublié. Entre les deux-poids lourds médiatiques Christian Estrosi et Marion Maréchal-Le Pen, le socialiste Christophe Castaner est un peu éclipsé dans ce début de campagne pour les régionales de fin 2015 en Provence-Alpes-Côte-D’azur.
Premier à s’être lancé dans la course, dès février, le député des Alpes-de-Haute-Provence l’aurait-il un peu mauvaise ? Dans un entretien vidéo à La Provence diffusé lundi 20 avril, l’élu tente de faire mentir la prédiction d’un duel entre le député-maire UMP de Nice et la petite-fille de Jean-Marie Le Pen. Conscient de son relatif effacement, Christophe Castaner joue donc la carte de la proximité. Il dit :
"Aujourd’hui, il s’agit pas d’élire la star, il s’agit pas d’élire tel ou tel qui passe plus souvent à la télé à Paris. Il s’agit d’élire le président de la région qui portera l’identité régionale, qui portera le fond, les projets, la réalité régionale (…). C’est ça l’enjeu, et c’est pas un concours de notoriété.
"
Dans la version écrite de l’interview, publiée ce mardi, le député PS grossit encore le trait sur le côté "vedette" de ses adversaires :
"Cette élection régionale a souvent vu arriver et repartir des stars. Je pense à Le Pen, Muselier ou Mariani. Moi, je sais quel est mon retard de notoriété. Mais je suis déjà chaque jour en campagne sur le terrain.
"
Au scrutin régional de 2010 en PACA, Thierry Mariani (UMP) et Jean-Marie Le Pen étaient arrivés respectivement deuxième et troisième, derrière le PS Michel Vauzelle. Six ans auparavant, l’UMP Renaud Muselier s’était également cassé les dents contre la citadelle socialiste du Sud-Est.
>> À relire : Christian Estrosi face à Marion Maréchal-Le Pen en PACA : "Si on la laisse gagner, elle va devenir une star"
[BONUS TRACK] Christian "Buisson" Estrosi
Son discours de candidat de "terrain" n’empêche pourtant pas Christophe Castaner d’user d’arguments purement "politiques" contre ses deux rivaux. Exemple, avec ce commentaire musclé contre Christian Estrosi, assimilé à Patrick Buisson, le conseiller maurrassien déchu de Nicolas Sarkozy :
"Christian Estrosi représente la droite dure et court derrière le FN. C’est pour cela qu’il a été choisi. Avec lui, Sarkozy refait l’erreur de la ligne Buisson. Moi, je suis un social-démocrate, pas un libéral ou un fasciste.
"