On ne l'a fait pas aux socialistes. Ceux-ci ont bien remarqué qu'on les invitait un peu moins à la télévision depuis quelques temps. La secrétaire nationale à la communication du PS, Sarah Proust, a donc écrit une lettre ce mardi 9 décembre au président du CSA Olivier Schrameck, rapporte Le Canard Enchaîné. L'objet de cette missive ? Demander au CSA de "veiller au respect de la déontologie dans les médias audiovisuels".
Selon l'hebdomadaire, qui retranscrit des extraits de la lettre envoyée par Sarah Proust, le PS vise toutes particulièrement deux récentes émissions : Mots croisés et Des paroles et des actes.
Dans la première, diffusé lundi 1er décembre, étaient invités l'UMP Laurent Wauquiez, la FN Marion Maréchal – Le Pen, l'UDI Jean-Christophe Lagarde et la rédactrice en chef de Challenges Ghislaine Ottenheimer autour du thème "Où va la droite ?".
Dans la lettre signée Sarah Proust, le PS s'insurge :
Personne sur le plateau pour représenter la gauche, encore moins le Parti socialiste.
Rebelote le jeudi 4 décembre avec Des paroles et des actes. Le thème ? "La France qui gronde". On en a parlé ici et ici. Il y avait le Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon, l'EELV Cécile Duflot et… le PS Benoît Hamon. On se dit alors que le parti dirigé par Jean-Christophe Cambadélis va saluer la présence d'un socialiste sur le plateau de France 2. C'est oublier les derniers positionnements de l'ancien ministre de l'Éducation. Fin octobre, il avait estimé que la politique de l’exécutif "menace la République". En octobre toujours, il s'était abstenu lors du vote sur le volet recettes du budget 2015.
Le PS n'est donc toujours pas content. En passant, la lettre au CSA permet également de voir comment la rue de Solférino perçoit Benoît Hamon, à savoir comme "une personnalité de gauche hostile au président de la République".
Sarah Proust ajoute :
Cette disparition du Parti socialiste, groupe majoritaire à l'Assemblée nationale et deuxième groupe partisan au Sénat, nous semble pour le moins étonnante.
Disparition ? Sur France 2 la première semaine de décembre, peut-être, mais pas dans le paysage médiatique. Selon le décompte effectué par Le Lab mi-octobre, le PS seul cumulait, entre septembre 2013 et septembre 2014 613 passages en matinales radio ou télé. À cela s'ajoute les interviews de membres du gouvernement, soit 527 pour la même période.