GENÈSE - La position à adopter au second tour de la législative partielle dans le Doubs, entre le FN et le PS, aura bien tiraillé l'UMP. Et ce n'est peut-être pas fini. Comme l'a signifié Christian Jacob lors du point presse du groupe UMP à l'Assemblée, ce mardi 10 février, le "ni ni" est "une position constante qui a été réprimée par le Bureau politique" et qui "vaut pour les différentes élections". Le débat est clos ? Pas si sûr.
On peut s'attendre à voir de nouvelles passes d'armes entre élus UMP même si certains profitent de l'élection de Frédéric Barbier dans le Doubs pour signifier que les consignes de vote ne sont plus respectées par les électeurs. C'est ce qu'affirme dans le Monde daté du mercredi 11 février le député du Vaucluse Julien Aubert. Il le fait en filant la métaphore religieuse. Il dit :
"Plus on leur demande de ne pas voter FN et plus les gens ont envie de le faire. C'est comme la pomme d'Adam et Eve, plus on dit aux gens de ne pas croquer dans le fruit défendu et plus ils sont tentés.
"
Selon l'Ancien Testament, Adam et Eve ont été virés du paradis après avoir croqué dans la pomme alors que Dieu himself leur avait rigoureusement interdit de manger ce fruit.
Julien Aubert, qui aime bien se faire remarquer à l'Assemblée en appelant Sandrine Mazetier "madame le président" , n'est pas le seul à fustiger les consignes de vote. Également dans le Monde, le député de l'Ain Damien Abad dénonce lui-aussi cette manie d'entre-deux tours. "Les consignes de vote datent de l'âge de pierre", déclare-t-il. Il ajoute, un brin pessimiste :
"Il faut laisser les citoyens libres et arrêter les débats anesthésiants car, si l'on continue à enfiler des perles et à mener un combat exclusivement moral, Marine Le Pen sera au pouvoir dans trois ans.
"