L’UMP opte officiellement pour le "ni-ni" dans le Doubs, contre le choix de Nicolas Sarkozy

Publié à 21h06, le 03 février 2015 , Modifié à 15h39, le 04 février 2015

L’UMP opte officiellement pour le "ni-ni" dans le Doubs, contre le choix de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy © PHILIPPE HUGUEN / AFP

Du difficile art de la synthèse. Nicolas Sarkozy en a fait l’expérience ce mardi 3 février, alors que sa position sur l’attitude à adopter face au FN pour la partielle du Doubs a été mise en minorité (certes d’un cheveu) au bureau politique de l’UMP, selon l’AFP.

Par 22 voix contre 19, l’instance exécutive du parti a adopté le texte prônant un "ni-ni" pur et dur (ni PS, ni FN), alors que le patron de l'UMP avait plaidé le matin même devant les députés l'absence de consigne de vote, tout en appelant en priorité à faire barrage au Front national (vote PS, vote blanc ou abstention).

Dans la version adoptée ce mardi soir, l'UMP écrit très clairement qu'elle appelle "tous ceux qui se reconnaissent dans ses valeurs" à "voter blanc" ou à "s'abstenir".

Voici le texte diffusé sur Twitter par l'ex-députée UMP Valérie Debord :


Une claque pour le président de la formation ? Pas du tout, selon la même Valérie Debord qui a expliqué un peu plus tard dans la soirée que Nicolas Sarkozy avait pris à son compte les deux textes présentés en bureau politique et qu'il n'avait pas voté lui-même. Par conséquent, "celui qui a été adopté est tout autant le sien que celui qui ne l'a pas été".

Le position du "ni-ni" a été défendue par Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand ou Jean-François Copé. Le texte reprenant la position exprimée le matin-même par Nicolas Sarkozy, le libre choix mais avec barrage au FN, a été signé par Jean-Pierre Raffarin, NKM ou Hervé Mariton. Ce texte, le voici, tweeté par le journaliste Laurent de Boissieu :

Quoi qu'il en soit, des multiples nuances exprimées ces derniers jours par les responsables de l'UMP, c'est bien la ligne réaffirmée depuis trois ans par le parti qui a prévalu : équidistance parfaite entre socialistes et frontistes.

Pour Nicolas Sarkozy, c'est un nouveau coup dur, après l'élimination du candidat de droite dans le Doubs (une première à une élection partielle depuis deux ans et demi). Une mauvaise nouvelle qui fait suite à d'autres, comme son élection pas aussi triomphale qu'espérée à la tête de l'UMP ou la défaite de Jean-Pierre Raffarin, un de ses fidèles, lors de course à la présidence du Sénat.

Le camouflet de ce soir a tout cas provoqué la colère de Nicolas Sarkozy. Selon un participant au bureau politique contacté par Le Lab, le leader de l'opposition a tenu des propos très durs à l'égard de ceux qui n'ont pas choisi la motion qui avait sa préférence.

Morceaux choisis :

"L'UMP, ce n'est plus une secte !" (à Jean-François Copé),

"Mon petit Xavier, tu n'as jamais été président de l'UMP, je t'ai nommé secrétaire général". Ce à quoi Xavier Bertrand a répondu : "J'ai été élu par un militant, toi, ça compte." Le candidat a la primaire de 2016 expliquant au patron de l'UMP qu'il ne servait à rien d'occulter les désaccords.

Autre gentillesse : "Ça, c'est une intervention, elle aurait pas eu lieu, elle aurait pas manqué" (à Geoffroy Didier, manifestement hors-sujet).

L'ancien président pourra toujours se consoler en se disant qu'il n'est pas le seul à ne pas avoir été suivi. Pour Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko-Morizet, partisans d'un vote PS systématique face au FN, le désaveu paraît plus important encore.

[Edit 23h12] - Ajout de l'explication de Valérie Debord sur la position de Nicolas Sarkozy en bureau politique

[Edit 10h48] - Ajout précisions citations + tweet de Laurent de Boissieu.

Du rab sur le Lab

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