L'équilibrisme sémantique d'Alain Juppé sur son choix de voter PS face au FN et le sens du "front républicain"

Publié à 20h38, le 03 février 2015 , Modifié à 23h00, le 03 février 2015

L'équilibrisme sémantique d'Alain Juppé sur son choix de voter PS face au FN et le sens du "front républicain"
Alain Juppé © NICOLAS TUCAT / AFP

S'il était électeur dans le Doubs, Alain Juppé voterait PS pour faire barrage au FN, c'est entendu. Invité du JT de France 2 ce mardi 3 février, le maire de Bordeaux est resté "droit dans ses bottes" en assumant cette position peu consensuelle au sein de sa formation. Quitte à jouer un peu avec les mots ? À en croire l'ancien Premier ministre, faire barrage au Front national en votant pour son adversaire n'aurait rien, mais alors rien à voir avec un quelconque "front républicain". Explication de texte d'Alain Juppé : 

"

Il n'est pas question de front républicain, non pas du tout, le front républicain, c'est une alliance avec le PS. Pas question d'une alliance avec le PS, dont nous combattons la politique depuis deux ans.

"

Sauf qu'Alain Juppé utilise là le terme dans le sens qu'il avait en... 1956. À l'époque, la formule désigne bien l'alliance de partis de gauche et de droite, en l’occurrence la SFIO (ancêtre du PS), l'UDSR de François Mitterrand et le gaulliste Jacques Chaban-Delmas pour contrer le mouvement de Pierre Poujade aux législatives. "Il s’agit aussi de s’unir et de trouver une solution négociée à la guerre d’Algérie", selon Christophe Bellon, maître de conférence en histoire contemporaine à Sciences Po.

On est loin du "front républicain" version 2015, qui n'implique pas vraiment d'alliance au sens d'accords d'appareils. Seulement une promesse de soutien électoral au candidat opposé à celui de l'extrême-droite.

Du rab sur le Lab

PlusPlus